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Revue de presse de Santé tropicale

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Ce bloc opératoire de fortune qui désenclave médicalement Didiévi

Fraternité matin | Côte d'Ivoire | 11/07/2006 | Lire l'article original

Hernies, césariennes, hydrocèles... On est loin de s'imaginer que la chirurgie se pratique à Didiévi. Cette modeste ville du district de Yamoussoukro, confinée entre les départements de Tiébissou, Dimbokro, Bocanda et Bouaké. Mais c'est fort surpris nous avons constaté que la hernie, l'appendicite, les hydrocèles, les césariennes, les GU (grossesses ultra utérines) sont entre autres des maux qui s'opèrent très facilement à l'hôpital général de Didiévi.

C'est le Dr Léhié Bi Lucien, directeur du District sanitaire de Didiévi et aidé de quelques collaborateurs qui le font très efficacement dans une salle aménagée pour cet effet. Sur les raisons de la création de ce bloc opératoire que l'on peut qualifier de " fortune ", le Dr Léhié Bi a indiqué que c'était dans le but de désenclaver médicalement Didiévi. Dont la population dans son ensemble croupit sous le poids de la pauvreté du fait de l'enclavement.

En effet, auparavant des malades préféraient retourner au village pour aller mourir lentement. Parce qu'ils ne se sentaient pas en mesure d'assurer les frais et les charges supplémentaires qu'occasionnerait leur transfert sur la ville de Yamoussoukro. Il était parfois impossible à certains de trouver de l'argent pour assurer le carburant de l'ambulance qui devait évacuer le malade. A plus forte raison, louer un véhicule à des particuliers qui généralement pratiquent des coûts élevés à cause du mauvais état des routes. D'où la mort de nombreux malades et parturientes lors des transferts. Car l'ambulance n'accède pas aussi facilement à la ville et arrive parfois tardivement au CHR de Yamoussoukro à cause de l'impraticabilité de la route.

" En tant que responsable de santé, nous ne pouvions assister les bras croisés à un tel désastre. Surtout que nous avions la qualification et la compétence. Pourquoi ne pas les mettre à profit pour sauver cette population qui se meurt ? Etant donné que notre rôle ou notre mission est de la sauver et non la regarder mourir ", a renchéri le Dr Léhié Bi.

C'est pourquoi en janvier 2002, celui-ci a ouvert un bloc opératoire dans l'enceinte de l'hôpital. Sans grands moyens et avec le concours du ministre Ahoussou Kouadio Jeannot, une salle a été aménagée. Avec l'acquisition de quelques matériels et de produits pharmaceutiques que nécessite la chirurgie.

Mais au départ, la population s'est montrée réticente et sceptique. En effet, elle ignorait que le Dr Léhié Bi est chirurgien de formation. Avant d'être muté à Didiévi, il fut directeur du CHR d'Odienné. Il fallait donc des preuves pour rassurer cette population.

Le premier patient à subir donc une intervention fut son beau-frère. Il a été débarrassé d'une hernie. Le second fut un autre proche parent. Qui connaissant auparavant la compétence de son frère, s'est déplacé jusqu'à Didiévi pour se faire opérer. La troisième personne fut une dame en couches qui devait subir une opération. Il n'était pas aussi certain que celle-ci survive pendant le transfert, parce que très fatiguée et mal en point.
Face à cette situation, le médecin a pris sur lui la responsabilité d'intervenir. Au finish, la mère et l'enfant ont pu être sauvés. Ce dernier succès a provoqué un déclic dans la région. La nouvelle s'est répandue dans toutes les contrées. Mettant ainsi la population en confiance. Et depuis lors, tous les cas qui auparavant nécessitaient une évacuation sur Yamoussoukro sont traités sur place. Rares sont ceux qui font l'objet d'un transfert.

" Pour un parent qu'on évacuait sur Yamoussoukro, il nous fallait prévoir les frais de transport, l'hébergement et la nourriture de ceux qui accompagnent le malade. Depuis l'ouverture de ce bloc opératoire, finies ces dépenses supplémentaires. C'est un ouf de soulagement pour nous parce que nous avons trop souffert ", a expliqué un habitant de la ville que nous avons rencontré. " Je souffrais d'une hernie. Aujourd'hui, je me porte beaucoup mieux, après une intervention l'année dernière ", témoigne un vieillard.

Il faut noter qu'à Didiévi, de nombreux cas sociaux sont traités. En cas d'urgence, le médecin prend sur lui la responsabilité d'opérer le malade. C'est après que le malade ou les parents viennent pour régulariser financièrement la situation. Malheureusement et comme c'est souvent le cas sous nos tropiques, certains prennent le malin plaisir de s'évaporer dans la nature. Sans même se rappeler qu'il faut remplacer les médicaments qu'ils ont utilisés, afin de sauver d'autres personnes.

C'est en ce sens que le Dr Léhié Bi en appelle à la bonne foi de tous et à la générosité de chacun, pour la survie du bloc opératoire. Qui, a-t-il insisté, concourt au désenclavement de Didiévi sur le plan médical.

600 cas d’hernie opérés en un an

Selon des chiffres qui nous ont été présentés, 600 cas d’hernie ont été opérés avec succès sur la période 2005-2006 à l'hôpital de Didiévi.
Soit une fréquence moyenne de 4 interventions par semaine. Ces chiffres expliquent que l’hernie est un mal très répandu dans cette zone frappée par une pauvreté généralisée.

En effet, explique le Dr Léhié Bi Lucien, l’hernie est une maladie qui existe partout et résulte d'efforts physiques intenses. Elle peut survenir de manière naturelle ou accidentelle.
Chez l'homme par exemple, à la naissance, les testicules se trouvent dans le ventre, avant de descendre dans les bourses. Ce passage du ventre aux bourses laisse des orifices. S'ils ne se referment pas, ils peuvent conduire à une hernie. Qui est en fait la sortie des viscères par ces orifices. Ce phénomène peut s'observer chez des nouveau-nés. Dans ce cas, on parle d’hernie congénitale.

Il y a aussi l’hernie de la ligne blanche. Elle est située très souvent sur la ligne verticale qui part du creux situé sur la poitrine jusqu'à la ceinture pelvienne. Une femme enceinte peut être atteinte de ce type d’hernie. A force de pousser pendant l'accouchement, il peut se produire des déchirures au niveau de cette ligne verticale. Ce qui peut entraîner une hernie ombilicale.

Au demeurant, rappelons qu'il existe plusieurs formes d’hernie : l’hernie ombilicale, l’hernie inguinale et l’hernie inguino-scrotale. Tous ces différents cas n'ont pas de secret pour le bloc opératoire de Didiévi.

Le district a besoin de chirurgiens et d’équipements

La rencontre avec le médecin terminée, celui-ci doit se rendre impérativement à Yamoussoukro pour s'approvisionner en gaz domestique, servant à l'alimentation de la chaîne de froid utilisée pour la conservation des vaccins et autres produits pharmaceutiques. Pendant qu'il prenait du carburant chez des détaillants, voici qu'arrive en hâte, un homme au visage dégoulinant de sueur. " Docteur, je cours vers vous pour vous informer qu'on vous apporte un cas très critique. Mes parents sont encore derrière. J'ai vite couru pour vous prévenir ", lance -t-il au médecin entre deux gros soupirs. Obligeant le docteur à renoncer à ce déplacement pourtant capital.

Voilà qui explique en peu de mots les difficultés rencontrées à l'hôpital général de Didiévi. Lorsque le Dr Léhié Bi est absent ou empêché, plus rien ne peut se faire dans le bloc opératoire. Parce que c'est lui seul qui fait tout. Il est à la fois chirurgien, anesthésiste et instrumentiste. Etant aussi premier responsable du District sanitaire. C'est pourquoi pendant notre entretien, celui-ci a souhaité qu'un chirurgien, un anesthésiste et un instrumentiste soient affectés à Didiévi, pour rendre plus opérationnel et plus dynamique ce bloc opératoire.

Signalons aussi que ce bloc a besoin d'être équipé. De même que la pharmacie et le laboratoire dont de nombreux microscopes et autres appareils sont en panne. Sans oublier le District lui-même qui reste sous-équipé. Sur 12 centres de santé que compte ce district, 9 sont situés en zone de confiance. Et la plupart d'entre eux ont été pillés. Avec le mauvais état des routes l'avènement de la guerre et corollaire, l'insécurité, des problèmes ont été constatés au niveau de la couverture vaccinale. A certains endroits, l'on assiste au retour de quelques épidémies telles la coqueluche et la rougeole.

Aujourd'hui en matière de couverture, l'on enregistre des taux de 40% en BCG et 38% chez les femmes enceintes (en VAT). L'objectif étant d'atteindre les 100%. C'est pourquoi, il serait souhaitable de fournir assez de moyens tant médicaux que logistiques pour le bon fonctionnement et de l'hôpital et du district.

Par Koffi Kouamé - Correspondant régional

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