«(…) Mon handicap n’est pas une leçon, mais une
ordonnance. La lèpre se guérit, aujourd’hui en six mois. Si
vous constatez une tache insensible sur le corps rendez-vous au centre de santé
le plus proche». Ce message fort pathétique a été livré
par le porte-parole des lépreux, Irié Bi Gohi, le dimanche 26 janvier
dernier, à Agnibilékro (ville située à 280 km d’Abidjan).
Et ce, au cours de la 53ème journée mondiale de la lèpre
organisée dans cette cité.
Il a relevé que cette maladie invalidante ne doit plus faire l’objet
de divorce dans un couple. Les populations doivent traiter les lépreux
comme leurs frères et sœurs, a soutenu M. Irié Bi. Le dépistage
précoce demeure le seul remède de cette maladie, selon le représentant
de l’Association Raoul Follereau, Charles Mathieu. Il a précisé
que 14 millions de personnes ont été guéries ces vingt cinq
dernières années. «Il faut se battre à la fois pour
soigner et réinsérer les anciens malades», a-t-il expliqué.
Quant au président de l’Association ivoirienne Raoul Follereau, M.
Diakité, il s’est préoccupé de l’état
réel de la lèpre. Car depuis le déclenchement du conflit-politico-miliaire
du 19 septembre 2002, il n’ y a pas eu de dépistage dans les zones
nord, centre et l’ouest. De onze districts sanitaires hyper endémiques
en l’an 2001, l’on est passé à vingt deux. Confirmant
ainsi l’émergence de nouveaux foyers hyper endémiques.
Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, le Docteur
Allah Kouadio Remi, qui présidait la cérémonie, a précisé
que la lèpre est un problème de santé publique en Côte
d’Ivoire. De 120.000 en 1960, le pays est passé à près
de 260.000 malades avec une prévalence de 22 malades pour 10 000 habitants.
Et grâce à l’effort des agents de santé et les partenaires
au développement, selon le ministre Allah Kouadio, la Côte d’Ivoire
a atteint au bout de treize ans, le seuil de l’élimination de la
lèpre recommandé par l’OMS. C’est-à-dire moins
d’un malade pour 10.000 habitants. «Malgré la diminution des
cas, la lèpre reste une grave cause de morbidité et d’invalidité.
Parce qu’elle sévit à l’état endémique
dans notre pays», a-t-il déploré. Avant d’ajouter qu’en
2005, plus de 1000 nouveaux malades jamais traités dont 659 formes graves,
ont été dépistés. Le ministre de la Santé et
de l’hygiène publique, a demandé aux lépreux de ne
pas se décourager. Mais de faire preuve de détermination en adhérant
à la stratégie de lutte contre la lèpre. Il a offert un important
don de vivres et de non vivres aux malades.
Par ailleurs, le samedi 28 janvier 2006, le ministre Allah Kouadio Remi a procédé
à la pose de la première pierre du logement des Sages-femmes, à
Yébouakro village situé à une dizaine de kilomètres
d’Agnibilékro.
Anzoumana Cissé
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