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L'express de Madagascar | Madagascar | 13/07/2006 | Lire l'article original
L'angiographie est la dernière génération de l'examen radiologique des vaisseaux sanguins. Il permet de visualiser directement la circulation du sang et de localiser avec précision l'endroit où il y a une obstruction. Auparavant, les cardiologues étaient obligés de diagnostiquer et de prescrire des médicaments sans connaître vraiment ce qui se passe à l'intérieur. Il existe plusieurs types d'angiographie, mais la coronographie, réservée au diagnostic des vaisseaux du cœur, revêt une importance particulière. Elle permet de prescrire une autre opération, appelée angioplastie, servant à lever les obstructions.
A quoi consiste cette angioplastie ?
Le terme angiograpie est un terme latin, composé de deux mots : "angio" qui veut dire artère et "graphie" qui veut dire voir. L'ensemble des deux mots signifie donc voir ou diagnostiquer l'artère. Par contre, l'angioplastie, le mot "plastie" signifiant "refaire", consiste donc à "refaire ou déboucher l'artère". Evidemment, le recours à cette deuxième opération dépend des résultats de l'angiographie. Autrement dit, si aucune obstruction de vaisseau sanguin n'est détectée, l'angioplastie n'est pas nécessaire.
Pratiquement, comment procède-t-on pour ces deux opérations ?
D'abord, il faut préciser que les deux opérations sont qualifiées de "non-invasives". Autrement dit, elles ne nécessitent pas une indisposition prolongée du patient. A titre d'exemple, j'opère une personne le soir, et le lendemain matin, elle peut déjà rentrer. L'angiographie consiste à injecter un liquide fluorescent à base d'iode dans les veines et de suivre sa progression à l'aide d'une lumière infrarouge. L'endroit où se trouve l'obstruction est donc facilement détecté. Alors, par le même trou ayant servi à l'injection, on introduit l'appareil nécessaire à l'angioplastie. Il agit comme un ressort et fait dilater l'artère bouchée.
Quel est le taux d'échec pour ces deux opérations ?
L'angiographie ne présente aucun risque, donc la réussite est de l'ordre de 100%. Par contre, à Maurice, l'angiographie présente un taux de complication de 1,2%. Quant à la probabilité d'une rechute après l'angioplastie, elle est de l'ordre de 5%. Mais évidemment, cela dépend du suivi du traitement post-opératoire par le patient durant six mois, traitement appelé anti-agrégant. Sinon, il existe de nombreux facteurs à risque, comme le cholestérol, le diabète, l'hypertension et également le stress.
Y a-t-il une différence entre les maladies cardiaques rencontrées à Maurice et à Madagascar ?
Théoriquement, les maladies cardiaques se ressemblent, mais je pense qu'il doit forcement y avoir une différence pathologique liée à la nourriture. A Maurice, par exemple, il y a beaucoup de cardiaques parce que les diabétiques sont en nombre.
Comment les cardiologues malgaches assimilent-ils cette nouvelle méthode ?
Il faut préciser que l'angiographie est une technique nouvelle à Madagascar. Deux cardiologues de la Polyclinique suivent des formations sous ma direction, à l'heure actuelle et tout ce que je peux dire c'est qu'ils sont très motivés. Pratiquement, il faut avoir fait au moins 300 cas avant de maîtriser l'utilisation de l'appareil. Aujourd'hui, nous en sommes à peine à 3 ou 4 cas.
Au vu des besoins des hôpitaux publics, pourquoi avez-vous choisi de travailler avec une clinique privée ?
Il faut préciser que mon rôle au sein de la Polyclinique relève, en quelque sorte, de la fonction de consultant médical. Je suis également prêt à travailler avec les hôpitaux publics s'ils ont besoin de mes services.
Propos recueillis par Mahefa Rakotomalala
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