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Mutations | Cameroun | 20/07/2006 | Lire l'article original
Les autorités en charge de la santé publique ont beau jouer au chat et à la souris, en divulguant des chiffres erronés notamment, il n’en demeure pas moins que la face hideuse du système sanitaire du pays s’impose à tout patient, au moment de solliciter des soins dans divers centres hospitaliers. Hormis la vétusté des équipements observée dans les hôpitaux publics et privés, il y a le rançonnement des malades, l’absence de conscience professionnelle et, pour noircir davantage le tableau, une insuffisance criarde de médecins spécialisés.
Pour ne prendre que le cas des neurologues, objet de l’enquête ci-contre, on constate qu’il n’y en a qu’une poignée dans tout le Cameroun, alors même que la recrudescence de certaines maladies prescrit une plus grande disponibilité de ces techniciens du système nerveux. Tout premier neurochirurgien à exercer au Cameroun après sa formation à l’étranger, Daniel Charles Ndo Belinga explique que cette rareté n’est pas le seul fait du Cameroun. Parce que la neurologie est assez complexe. Soit. Ce que M. Ndo Belinga ne dit cependant pas, c’est que les rares neurologues camerounais formés au-delà de leurs frontières, refusent généralement de rentrer exercer dans leur pays une fois la formation terminée.
A la faculté de médecine de Bamako (Mali), pour ne prendre que cet exemple concret, les étudiants Camerounais occupent, depuis près d’une décennie, plus de 80 % des places disponibles. A l’arrivée pourtant, ils sont souvent très peu nombreux, ceux qui reviennent travailler dans les hôpitaux camerounais une fois sortis de l’école. Le gros des effectifs de cette "diaspora", on le retrouve ailleurs ; souvent même dans les pays voisins ! Parce que le système de santé local laisse à désirer, disent-ils. Mais aussi parce que la rétribution des personnels de santé reste dérisoire au Cameroun, comparée aux salaires en vigueur dans certains pays d’Afrique ou de l’Occident.
Résultat des courses, les praticiens camerounais ont résolument opté pour l’expatriation. Faute de mieux, les malades sollicitant les soins de neurologie s’en remettent à des médecins généralistes ; alors que les patients passablement nantis, eux, sont contraints à des évacuations sanitaires. Et, comme si cela ne suffisait pas, la formation des neurologues souffre de plusieurs mortifications sur le plan local. Le programme académique de la faculté de médecine de l’université de Yaoundé I, par exemple, effleure simplement la discipline, comme nous le démontre notre enquête. Les étudiants préférant, en conséquence, adopter des spécialisations les plus courantes.
Le traitement des maladies liées au cerveau est coûteux. Les prestations, indique l’enquête ci-contre, peuvent cumuler à des millions de francs Cfa sur des années. La preuve de l’urgence qu’il y a à former de plus en plus de praticiens. Mais au fait, cette rareté de spécialistes concerne-t-elle exclusivement de la neurologie au Cameroun ?
Eugène Dipanda
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