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Publié dans Médecine d'Afrique francophone 7110 - Octobre 2024 - pages 585-595
Auteurs : B.A. Odo, K.K.Y. Kouassi, Y.L. Touré, R. Skaf, P.G.L.K. Touré, N.M.P. Mébiala, M.K.A. Madiou, F.A. Sességnon, A.M.B.Y. Nobou, S. Traoré, M. Touré, I. Adoubi - Côte d'Ivoire
Contexte : La douleur est le signe fonctionnel le plus fréquemment rencontré en consultation de cancérologie. Elle peut être liée d’une part à la pathologie et à ses complications et d’autre part aux traitements. Cette étude menée au Centre Hospitalier Universitaire de Treichville avait pour objectif principal d’améliorer la prise en charge de la douleur des patients atteints de cancer.
Méthodes : Nous avons mené une étude descriptive, analytique et prospective sur trois semaines allant du 4 mars au 17 mars 2024. Les patients inclus avaient un cancer diagnostiqué soit histologiquement ou sur un faisceau d’arguments avec la présence d’une douleur. Soixante-quatorze patients sur cent cinq patients reçus ont été atteints de douleurs. Les données ont été recueillies dans un questionnaire bien structuré. Les paramètres étudiés étaient principalement les caractéristiques de la douleur, les caractéristiques thérapeutiques et les caractéristiques d’évaluation.
Résultats : Il existait une prédominance féminine (39 patients) avec un sex-ratio de 0,89. Le stade IV était le plus représenté pour 36,5%. La douleur par excès de nociception était le mécanisme le plus retrouvé (86,5% des cas). Par ailleurs les douleurs aiguës et subaiguës étaient beaucoup plus fréquentes. L’échelle d’évaluation de la douleur la plus utilisée dans notre pratique était l’échelle
numérique (48,7%). Concernant les antalgiques, ceux du palier II étaient les plus sollicités en termes de prescription (62,2%) et le tramadol était l’antalgique le plus prescrit. Près de 60% des patients n’étaient pas totalement calmés sous traitement antalgique. Aucune association statistiquement significative n’a été retrouvée entre les paramètres d’analyse (âge, niveau d’études, score OMS, stade de la maladie, l’intensité de la douleur, les années d’expérience du médecin en oncologie) et l’efficacité du traitement.
Conclusion : La prise en charge de la douleur cancéreuse reste encore insuffisante. Néanmoins, elle pourrait être améliorée par un renforcement des capacités des praticiens en oncologie.
Background: Pain is the functional sign most frequently encountered in cancer consultations. It may be associated with the disease and its complications, or with the treatment. This study carried out, at the Treichville University Hospital Center, had the main objective of improving the management of pain in patients with cancer.
Methods: We conducted a descriptive, analytical, and prospective study over three weeks from March 4th to March 17th, 2024. The patients included had a cancer diagnosed either histologically or based on a combination of arguments with the presence of pain. Seventy-four patients out of one hundred and five patients received suffered from pain. Data was collected in a well-structured questionnaire. The main parameters studied were pain characteristics, therapeutic characteristics and assessment characteristics.
Results: There was a predominance of females (39 patients) with a sex-ratio of 0.89. Stage IV was the most represented at 36.5%. Pain from excess nociception was the most common mechanism (86.5% of cases). Furthermore, acute and subacute pain were much more frequent. The most used pain assessment scale in our practice was the numerical scale (48.7%). Concerning analgesics, those in level II were the most requested in terms of prescription (62.2%) and tramadol was the most prescribed analgesic. Nearly 60% of patients were not completely calmed down by analgesic treatment. No statistically significant association was found between the analysis parameters (age, level of education, WHO score, stage of the disease, intensity of pain, and years of experience of the doctor in oncology) and the effectiveness of treatment.
Conclusion: Cancer pain management remains insufficient. However, it could be improved by strengthening the capacities of oncology practitioners.
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