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Publié dans Médecine d'Afrique Noire 6204 - Avril 2015 - pages 230-236
Auteurs : L. Foumsoun, G.D. Dangar, T.O. Djimasra, M. Mémadji, A.S. Saleh - Tchad
Introduction : L’utilisation de la contraception moderne devrait éviter à la population tchadienne le doublement de son effectif en l’espace de 16 ans. Nous avons réalisé cette étude dont l’objectif était d’identifier les facteurs favorisant l’utilisation ou non de la contraception moderne à N’Djaména.
Patientes et méthodes : L’étude s’était déroulée dans six formations sanitaires de la ville de N’Djaména sur une période de 6 mois. Elle avait porté sur l’utilisation ou non de la contraception, moderne au cours des 6 derniers mois. L’étude était faite sur les femmes âgées de 15 à 49 ans, reçues pour une consultation gynécologique et qui avaient accepté de participer à l’enquête. Les femmes enceintes, ménopausées et les adolescentes qui n’avaient pas eu leurs ménarches n’étaient pas incluses dans l’étude.
Résultats : L’enquête avait porté sur 1.043 femmes. La prévalence contraceptive moderne était de 86,1% parmi les enquêtées. Le refus ou l’abandon d’une méthode contraceptive au cours des 6 derniers mois avait été signalé par 145 femmes. Les femmes enquêtées avaient un âge moyen de 28,1 ans ; 69% étaient des ménagères ; 87,6% étaient mariées ; 49,7%, avaient atteint le niveau secondaire ; et 51,2% étaient des multipares. L’utilisation d’une méthode contraceptive était plus motivée par l’absence du désir d’enfant. Par contre, la raison la plus évoquée pour justifier la non-utilisation des méthodes contraceptives était le désir d’autres enfants, dont les garçons (42,8%).
Conclusion : Cette étude montre que la prévalence contraceptive moderne était élevée à N’Djaména en dépit du faible taux dans le pays. Pour relever la prévalence contraceptive dans le pays, le renforcement du programme de scolarisation des filles constitue un levier important, d’autant que le taux d’utilisation était corrélé au niveau d’instruction. Des campagnes visant à changer la perception de la société tchadienne quant à la place accordée aux garçons comme héritier contribueraient à relever le niveau de la prévalence contraceptive.
Introduction: The use of modern contraception should avoid to the Chadian population the doubling of its number within the next 16 years. We conducted this study whose objective was to identify the factors encouraging the use or not of modern contraception in N'Djamena.
Patients and methods: The survey was conducted in six sanitary formations of the city of N'Djamena over a period of 6 months. It was about the use or not of modern contraception in the past 6 months. The study concerned women aged from 15 to 49 years, received for a gynecological consultation and who had agreed to participate in the survey. Pregnant women, menopausal women and teenagers who had not had their menstruation were not included in the survey.
Results: The investigation had 1043 women. Modern contraceptive prevalence was 86,1% amongst investigated women. Refusal or abandonment of contraceptive method during the last 6 months was reported by 145 women. The surveyed woman had an average age of 28,1 years; 69%, were housewives ; 87,6% were married; 49,7% had reached the secondary level and 51,2% were multiparous. The use of a contraceptive method was more motivated by the absence of the desire for a child. On the other hand, the reason the more evoked to justify the non-use of the contraceptive methods was the desire of other children, including boys (42,8%).
Conclusion: This survey shows that modern contraception prevalence was high in N'Djamena despite the low rate in the country. To raise contraceptive prevalence in the country, strengthening the program of schooling girls constitutes an important lever, especially since the rate of use was correlated to the level of instruction. Campaigns aiming at changing the perception of Chadian society about the place given to the boys as heir would contribute to raising the level of contraceptive prevalence.
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