← retour Santé tropicale
Accès aux sites pays BENIN BURKINA FASO CAMEROUN CENTRAFRIQUE CONGO COTE D'IVOIRE GABON
GUINEE MADAGASCAR MALI R.D. CONGO SENEGAL TOGO
Le quotidien | Sénégal | 01/02/2010 | Lire l'article original
Jadis considérée comme une malédiction, un mal mystérieux, entraînant le rejet
des victimes, la lèpre est aujourd’hui en phase post-élimination au Sénégal.
Grâce aux actions de la Dahw, son taux de prévalence a baissé de façon considérable,
passant de 5,3 pour 10 000 habitants en 1991 à 0,23 pour 10 000 habitants en
2008 soit moins d’un cas pour 40 000 habitants, selon le docteur Mané représentant
le ministre de la Santé.
De l’avis du Dr Mané, la célébration de cet anniversaire est aussi la célébration
d’une victoire. Ce qui fait dire à Faustin Diatta, ministre des Affaires sociales
et des relations avec les institutions, que «le bilan de la Dahw est largement
positif».
Pour atteindre ses objectifs, la Dahw a investi plus de 7 milliards de francs
Cfa depuis son installation dans le pays. Et les principales bénéficiaires de
ce financement sont les populations des onze Villages de reclassement social
(Vrs). «Nous avons accordé une grande partie de notre intervention aux Vrs compte
tenu de l’ampleur, de la complexité et de la nature des problèmes sociaux et
des besoins à résoudre», renseigne Mme Daniela Eich, représentante-résidente
de la Dahw.
En effet, la Dahw a misé sur l’éducation et la formation. Malgré le refus de
certains enseignants de servir dans les Vrs tout au début, à causes des préjugés,
l’accès à l’éducation est devenu aujourd’hui une réalité. «Dans certaines localités,
les enfants issus des villages de reclassement devaient présenter des certificats
médicaux attestant qu’ils ne sont pas contagieux, pour être admis dans les écoles
des villages environnants», rappelle Mme Eich. Pour ce qui est de la formation
professionnelle, elle affirme que «c’est grâce à l’aide à la formation fournie
par la Dahw à certains étudiants des villages de reclassement social que ces
derniers disposent de ressources humaines de qualité». Elle en veut pour preuve
l’émergence de cadres de haut niveau et de corps de métiers riches et variés.
Créée en 1957 et installée au Sénégal depuis 1979, cette structure a pour objectif
d’améliorer les conditions de vie des malades de la lèpre. La Dahw œuvre aussi
dans le domaine économique. Ainsi, des financements importants ont permis de
lutter contre la mendicité des lépreux et ont permis la stabilité et l’autonomisation
de certaines familles.
Cependant, pour donner plus d’ampleur à leurs actions, la Dahw compte transformer son programme de réhabilitation socioéconomique (Ser) en Programme de réhabilitation à base communautaire (Rbc). Ce nouveau plan, en plus des malades de la lèpre, va prendre en compte tous les handicapés. Il va permettre, avec la création de «Self help group», aux malades de la lèpre d’assumer des projets financés par la Dahw pour s’auto-prendre en charge.
L’abrogation de la loi 76 régissant les Vrs : La condition pour mettre fin à l’exclusion sociale
La célébration des trente années de présence de l’association de lutte contre
la lèpre et la tuberculose (Dahw) a été l’occasion pour les malades de la lèpre
de reposer une vieille doléance. Celle de la révision de la loi régissant les
Vrs. Malgré les progrès notés dans la lutte contre la lèpre, la représente-résidente
de la Dahw estime qu’«il est des domaines où il importe que les communautés
marginalisées puissent jouir de leurs droits».
Au Sénégal, la loi 76-03 du 25 mars 1976 régissant les Villages de reclassement
social constitue un blocage à cela. Par la voix de leur représentant, les chefs
de ces villages ont «vivement» demandé à l’Etat d’abroger cette loi qui n’est
plus d’actualité. Abrogation qui permettra la reconnaissance officielle des
Vrs comme villages normaux et qui mettrait fin à l’exclusion sociale.
Du côté du ministère des Affaires sociales, la question de l’abrogation de cette
loi avait fait l’objet d’une réunion des services techniques. Elle avait aussi
été évoquée lors d’un atelier de réflexion organisé en 2001. Mais un collaborateur
du ministre Faustin Diatta promet que des réponses seront apportées sous peu.
Par Diacounda SENE
Restez informés : recevez, chaque mercredi, la revue de presse de Santé tropicale. Inscriptions
Ce contenu gratuit vous est destiné :
Adresse
Téléphone
Contactez-nous
Actualités
Articles médicaux