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Mutations | Cameroun | 17/03/2010 | Lire l'article original
Les viandes rouges et blanches ont ceci en commun qu'elles ont beaucoup de déchets qui exposent à beaucoup de problèmes cardiovasculaires. Les acides gras, c'est-à-dire les graisses, vont s'accumuler dans les vaisseaux et les boucher. En dehors de cela, une très grande consommation de la viande rouge expose à une plus grande fabrication de l'acide urique dans le sang, laquelle expose à la goutte. Voilà les deux gros principaux problèmes qu'on a à consommer de la viande rouge en excès.
Justement, qu'est-ce que la goutte?
Pour simplifier les choses, on va dire que la goutte est une maladie inflammatoire due à une trop grande consommation de la viande rouge. C'est l'un des facteurs. Elle se manifeste par une augmentation de l'acide urique dans le sang. C'est une maladie qui touche beaucoup plus les articulations comme les genoux et le gros orteil. En règle générale, au niveau articulaire surtout, on a de très grosses douleurs qui peuvent empêcher de marcher.
Vous dites que la consommation de la viande rouge est l'un des facteurs. Quels sont les autres facteurs?
On consomme plus de viande rouge chez nous. Mais, je préfère qu'on parle du facteur qui nous met beaucoup plus en danger parce qu'il y a d'autres petits facteurs qui pourraient influencer l'augmentation de l'acide urique dans le sang. De façon évidente, on sait que les viandes rouges influencent vraiment l'augmentation de l'acide urique. Je ne suis pas contre la consommation de gibier, mais je dis que ce sont des viandes "sales" dont la consommation doit être très mesurée.
Y a-t-il des personnes plus exposées que d'autres?
Sur le plan génétique, chaque homme a sa constitution, une faculté de résister qui lui est propre ou une facilité à attraper une maladie qui lui est particulière. La goutte ne se manifestera pas de la même façon chez tout le monde. Certaines personnes le feront plus facilement et d'autres pas. La tranche d'âge la plus exposée est celle de 45 ans et plus. Cela ne se manifeste pas beaucoup chez les enfants plus jeunes, sauf dans des cas exceptionnels.
Pourquoi les 45 ans et plus et pas d'autres?
On sait juste que l'âge fait partie des facteurs qui exposent à avoir certaines maladies métaboliques telle la goutte.
Y a-t-il un traitement?
Il y a le traitement des crises et le traitement d'entretien. La colchicine est le médicament le plus utilisé pour les cas de crise. Pour soigner le taux d'augmentation d'acide urique et même soigner la goutte hors de la crise, c'est l'"allopurinol" (qu'on appelle sur le marché "zyloric", ça dépend du laboratoire qui le fabrique) qui fait le traitement, accompagné de la "colchicine", encore appelée en pharmacie "colchimax".
Le malade de la goutte doit-il bannir la viande rouge de son alimentation?
Cela dépend de la phase à laquelle il se trouve. S'il est en pleine crise, il arrête la consommation de la viande rouge. S'il est à distance de la crise et que toute symptomatologie a disparu, il peut en consommer, mais de très petites quantités. Toutefois, il est plus recommandé pour lui de consommer de la viande blanche. Je dirai, et en pesant mes mots, il est conseillé de consommer le moins possible de viande rouge et de consommer beaucoup plus la blanche.
Peut-on reconnaître les symptômes à l'œil nu ou seule une consultation médicale permet de poser le diagnostic?
Seul le médecin peut poser le diagnostic. Sur le plan clinique, il y a des choses qui vont être vues, notamment la douleur, la localisation. Après cela, le médecin va prescrire un examen parce qu'il ne pourra pas dire de façon sûre que le patient a la goutte, avant d'avoir les résultats des tests qui sont demandés. Dans le cas de la goutte, il est rare qu'on arrive à des complications extrêmes (arthrite ou arthrose chronique qui font qu'avec le temps, le malade ne peut plus utiliser son articulation), mais on peut aussi arriver dans des situations exceptionnelles. Rarement, on voit évoluer la maladie vers un décès car la douleur est tellement vive qu'on ne peut pas arriver à un stade très avancé à l'hôpital.
Propos recueillis par Patricia Ngo Ngouem
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