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Mutations | Cameroun | 12/05/2010 | Lire l'article original
Comment définissez-vous la pleurésie ?
On parle de pleurésie lorsqu'il y a la présence d'un liquide dans la cavité pleurale qu'on appelle encore plèvre. La plèvre est composée de deux feuillets qui recouvrent les poumons. Une mince couche de liquide entre ces deux feuillets sert de lubrifiant et permet de respirer sans difficulté. Si la quantité de ce liquide augmente, il peut entraîner la formation d'une cavité pleurale.
Qu'est-ce qui est à l'origine de cela ?
C'est la présence de germes pathogènes qui peut être à l'origine de la pleurésie. Ou tout simplement, les causes d'une infection comme les causes tumorales. Bref, la pleurésie peut être due à une infection bactérienne, virale, parasitaire, tuberculeuse et tumorale.
En parlant d'infection tuberculeuse, peut-on dire que la tuberculose présente des similitudes avec la pleurésie ?
Ce liquide qui se retrouve de façon anormale à l'intérieur de la plèvre peut être d'origine tuberculeuse, raison pour laquelle on parlera de pleurésie tuberculeuse. Elle peut aussi être d'origine bactérienne : on parlera de pleurésie bactérienne. La similitude, c'est que la tuberculose peut être à l'origine de la pleurésie et on aura pratiquement les mêmes signes cliniques : douleurs, fièvre, toux sèche, un état physique général qui peut être altéré.
Comment se fait le diagnostic ?
On peut suspecter la pleurésie après examen clinique. On peut la voir à l'inspection à la façon dont le patient respire. Lorsqu'on examine ce dernier, on constate une diminution des vibrations vocales là où se trouve le liquide, ainsi qu'une diminution du mumu-vésiculaire ; une matité (sensation auditive perçue à la percussion du thorax le plus souvent, mais aussi de l'abdomen, souvent causée par la pleurésie et qui rend un son anormalement assourdi). Il peut parfois y avoir une légère déformation à l'inspection et qui peut vous faire penser à la pleurésie. Lorsque vous auscultez, vous pouvez également ressentir des signes qui vous font penser à une pleurésie. Pour confirmer le diagnostic, on peut d'abord faire une radiologie, mais aussi une ponction plurale pour prélever un peu de ce liquide. Lorsqu'on extrait déjà le liquide, ça confirme la pleurésie. C'est l'analyse qui sera faite au laboratoire qui viendra ensuite confirmer le microbe qui est à l'origine.
Le traitement est sans doute différent selon l'infection à l'origine de la maladie…
Le traitement dépend effectivement de la cause. Autrement dit, si c'est une pleurésie d'origine tuberculeuse, tant qu'on n'a pas mis les antituberculeux, le patient ne guérira jamais. Dans le cas où la maladie est d'origine bactérienne, on va prescrire un antibiotique qui correspond à l'antibiogramme. Si elle est d'origine virale, puisqu'il n'y pas de médicament, on va traiter symptomatiquement. Si elle est tumorale, la pleurésie ne partira qu'une fois qu'on aura soigné la tumeur en question. On guérit de sa pleurésie une fois que la cause a été soignée.
Y a-t-il un risque que le patient rechute ?
Il y a un risque de rechute et même de se faire contaminer à nouveau parce que la pleurésie n'est pas une maladie immunisante. On peut avoir fait une pleurésie bactérienne et en faire une virale ou tuberculeuse et même bactérienne. Les personnes immunodéprimées au Vih sont les plus à risque ; les immunocompétentes le sont également : les personnes fragilisées (diabétiques, cancéreux, alcooliques) et les personnes vulnérables (les petits enfants et les personnes âgées). La contamination se fait par voie sanguine.
Y a-t-il des précautions à prendre pour se mettre à l'abri ?
C'est d'abord la précaution contre toute infection. Dans les hôpitaux par exemple, il ne faut pas toucher les bords de lit ou les rampes d'escalier car le malade à pu y toucher et y laisser les germes. Eviter déjà le contact avec les patients hospitalisés dans les services d'infectiologie car c'est là qu'on peut facilement contracter les germes. Il faut souligner qu'on rencontre des cas fréquents de pleurésie dans nos hôpitaux. Cela est sans doute dû au fait qu'on a de plus en plus de patients immunodéprimés.
Propos recueillis par Patricia Ngo Ngouem
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