← retour Santé tropicale
Accès aux sites pays BENIN BURKINA FASO CAMEROUN CENTRAFRIQUE CONGO COTE D'IVOIRE GABON
GUINEE MADAGASCAR MALI R.D. CONGO SENEGAL TOGO
Mutations | Cameroun | 05/05/2010 | Lire l'article original
Au 28 mars 2010, une enquête effectuée dans seize pays a révélé 22 364 cas et 185 décès. Figurent sur cette liste le Bénin (85 cas, 0 décès), le Burkina Faso (1258 cas, 10 décès), la Côte d'Ivoire (491 cas, 3 décès), le Cameroun (1338 cas, 6 décès), la République démocratique du Congo (3976 cas, 13 décès), la Guinée (1013 cas, 2 décès), la Mauritanie (863 cas, 9 décès), le Liberia (1341 cas, 34 décès), le Mali (774 cas, 1 décès), le Niger (352 cas, 1 décès), le Nigeria (3804 cas, 26 décès), la République centrafricaine (31 cas, 0 décès), le Sénégal (560 cas, 0 décès), la Sierra Leone (351 cas, 1 décès), le Tchad (5,832 cas, 79 décès) et le Togo (295 cas, 0 décès).
Selon l'Organisation mondiale de la santé (Oms), les dégâts de la rougeole annihilent les progrès en matière de mortalité infantile en Afrique de l'ouest et du centre. D'où la nécessité d'un financement des campagnes de vaccination et de suivi contre la maladie. A la dimension mondiale, l'on estime à 30 milliards de Fcfa (environ 59 millions dollars) l'enveloppe nécessaire pour la cause. L'Afrique en attend un peu plus de 07,2 milliard de Fcfa (16 millions de dollars). Une pénurie qui, de l'avis du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), expose davantage les enfants de cette partie du monde dont les patients réels et potentiels manquent de réponse appropriée.
Au Cameroun où le fléau a fait officiellement 6 morts sur 1338 cas signalés, les pouvoirs publics disent concentrer leurs efforts, au de-là des thérapies efficaces, vers la vaccination. Il s'agit notamment à la fois des campagnes et de la vaccination de routine, en dépit de la question du financement. Globalement, les efforts des gouvernements africains, avec l'appui de partenaires comme l'Initiative rougeole (menée par la Croix-Rouge américaine, la Fondation des Nations Unies, des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis, l'Oms et l'Unicef), visent à aboutir à une réduction de 92% des cas à l'instar des actions menées entre 2000 et 2008. D'après l'Oms, en Afrique de l'ouest et du centre, la plupart des pays n'ont vacciné que 80% ou moins de leur population par le biais de la vaccination de routine, alors que la recommandation est d'atteindre le quota de 95%.
Flambée épidémique
"Un tel chiffre montre que nous pouvons nous attendre à des épidémies importantes et durables tous les trois ou quatre ans, déplore le directeur régional de l'Oms pour l'Afrique, le Dr. Luis Gomes Sambo. Les besoins de financement doivent être couverts pour que les pays puissent continuer à mener des campagnes de vaccination d'envergure pour prévenir les décès d'enfants et capitaliser sur les progrès accomplis. Atteindre les objectifs de 2010 requiert également de renforcer la vaccination de routine et les systèmes de surveillance épidémiologique pour détecter et contrôler rapidement les flambées épidémiques", explique le docteur Sambo.
Les enfants qui ne sont pas vaccinés font généralement partie des communautés les plus vulnérables, les plus pauvres et celles dont l'accès aux services de santé est insuffisant, en particulier dans les centres périurbains et les zones rurales. Ces enfants ne sont généralement touchés que par les services en stratégie avancée. "Toucher les enfants non vaccinés est essentiel, en particulier dans un contexte d'insécurité alimentaire et de malnutrition généralisée. Les enfants en mauvaise santé courent le risque de mourir de la rougeole", ajoute le directeur régional de l'Unicef pour l'Afrique de l'ouest et du centre, le Dr Gianfranco Rotigliano.
Pour 2010, la réponse aux épidémies de rougeole en Afrique existe : des campagnes de riposte sont planifiées ; certaines sont déjà en cours dans les pays concernés ainsi que l'indique le Dr Sambo. La planification des campagnes de suivi pour 2010 a également été élaborée, en fonction de la disponibilité du financement. Les pays éligibles sont le Burkina Faso, le Congo, la Rd Congo, le Gabon, le Ghana, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, la République centrafricaine, le Sénégal et le Togo. "Notre travail n'est pas fini. Nous avons besoin d'un engagement politique et financier durable pour lutter contre cette maladie tueuse d'enfants. Nous ne pouvons pas baisser la garde", réitère fermement le Dr Rotigliano. La vaccination de masse et son pendant, celle de routine, coûtent un dollar par enfant. Elles constituent le gage du recul de la maladie.
Pour Comprendre
190 000 de décès dans le monde
La rougeole reste l'une des causes importantes de décès du jeune enfant, alors
qu'il existe un vaccin sûr et efficace. En 2008, on a recensé 164.000 décès
par rougeole dans le monde, soit près de 450 décès par jour ou 18 par heure.
0n estime à 190.000 le volume de décès enregistrés en 2009. Plus de 95% des
décès par rougeole surviennent dans des pays à revenu faible dont l'infrastructure
sanitaire est fragile. La vaccination est un moyen facile de prévenir les souffrances,
les complications et les décès imputables à la rougeole.
Le vaccin anti rougeoleux est sans danger, efficace et bon marché. La vaccination
a eu un effet très sensible en termes de santé publique. La mortalité rougeoleuse
a diminué de 78% entre 2000 et 2008 au niveau mondial. En 2008, environ 83%
des enfants dans le monde - contre 72% en 2000 - ont reçu une dose de vaccin
anti rougeoleux avant l'âge de un an, grâce à l'intervention systématique des
services de santé.
Le premier signe d'infection est en général une forte fièvre qui apparaît environ
10 à 12 jours après l'exposition au virus et persiste quatre à sept jours. Au
cours de ce stade initial, le tableau peut comporter une rhinorrhée (nez qui
coule), de la toux, des yeux rouges et larmoyants et de petits points blanchâtres
sur la face interne des joues. L'éruption apparaît plusieurs jours plus tard,
habituellement sur le visage et le haut du cou.
En trois jours environ, elle progresse pour atteindre les mains et les pieds.
Elle persiste cinq à six jours avant de disparaître. On l'observe en moyenne
14 jours après l'exposition au virus, dans un intervalle de 7 à 18 jours. Les
formes sévères surviennent plus particulièrement chez le jeune enfant malnutri,
notamment si les apports en vitamine A sont insuffisants ou si le système immunitaire
est affaibli par le vih/sida ou d'autres maladies.
Léger Ntiga
Restez informés : recevez, chaque mercredi, la revue de presse de Santé tropicale. Inscriptions
Ce contenu gratuit vous est destiné :
Adresse
Téléphone
Contactez-nous
Actualités
Articles médicaux