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Près de 500 patients en traitement arv de deuxième ligne : multiplication de cas de résistance au traitement du VIH au Sénégal

Sud Quotidien | Sénégal | 28/06/2010 | Lire l'article original

Au Sénégal près de 500 personnes infectées par le Vih/Sida, soit 2% des cas officiellement enregistrés au niveau national sont mis sous traitement de deuxième ligne. Pour cause, le traitement de première ligne avec les anti-rétroviraux a connu un échec. L’explication qu’en donnent les spécialistes c’est que les malades ne respectent pas scrupuleusement les prescriptions liées à la prise des médicaments. Au finish, l’Etat risque de casquer lourd pour traiter ces malades.

Au Sénégal la prévalence de la résistance aux médicaments antirétroviraux (Arv) touche près de 2 % des malades infectés par le virus du Sida. Autrement dit, 500 malades environ sont mis sous traitement de deuxième ligne à cause de l’échec du traitement de première ligne du protocole thérapeutique. Dès lors se pose la légitime question de savoir si cette résistance ne remet pas en cause l’efficacité des molécules ou si elle ne va pas avoir une incidence certaine sur le suivi de ces malades ? Mais de l’avis du Pr Souleymane Mboup, il faut surtout que les pays africains pensent à se mobiliser pour engager un véritable plaidoyer en faveur de l’accessibilité des ARV de deuxième ligne dont le coût reste encore très élevé. Déjà dans les pays du Nord le sujet est très préoccupant. Cette bataille aura « un enjeu financier pour les Etats africains », prévient toujours le Pr Mboup qui renseigne également que même si la situation n’est pas alarmante au Sénégal, il est temps de songer à de nouvelles molécules pour anticiper éventuellement à l’augmentation de la prévalence à la résistance aux Arv dans le monde.

Dans la même lancée, le Docteur Abdoulaye Wade, directeur de la Division Sida, a pour sa part confié que le traitement des malades du Sida en deuxième ligne n’est pas souhaité. Car, soutient-il, s’il y a échec de traitement de première ligne, le malade est obligé d’être envoyé en deuxième ligne. L’idéal toujours, selon le responsable de la division Sida, est de faire en sorte que les malades respectent les conditions liées à la prise des médicaments. Il reste convaincu que les arrêts et les reprises du traitement font parties des causes de la multiplication des cas de résistance.

En ce qui concerne la disponibilité des médicaments de deuxième ligne au Sénégal, les spécialistes rassurent. Selon eux, le Sénégal dispose d’un stock de médicaments de deuxième ligne pour faire face aux cas de résistance aux Arv. Le stock est disponible à la Pna pour 6mois, voire un an. Ceci est valable pour les molécules antirétrovirales utilisées pour le Vih/Sida. Pour le Professeur Salif Sow, des maladies infectieuses de l’hôpital de Fann et coordonnateur du centre de recherche de l’Anrs à Dakar, il ne faut pas s’inquiéter, le Sénégal est au même niveau de résistance des Arv que les autres pays. La situation a été maîtrisée grâce au dispositif de surveillance mis en place pour le suivi et le contrôle des malades. Le même professeur soutient également que les médicaments antirétroviraux ont donné des résultats satisfaisant en améliorant la qualité de vie des personnes vivant avec le virus et cela a permis aussi de diminuer le nombre d’infections opportunistes ainsi que la mortalité des patients infectés.

Grâce a un nouvel essai : réduction de 25 a 30 % de la transmission du VIH

Même si le vaccin contre le Vih Sida n’est pas encore disponible dans le monde, un essai clinique mené en Thailande et financé par les américains a permis de réduire le risque de transmission du Vih.

Selon le Professeur Jean François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de Recherche sur le Sida et les hépatites (Anrs), qui s’exprimait ainsi vendredi dernier à Dakar en marge de la Journée scientifique Anrs 2010, les résultats de ce essai ont révélé que la combinaison de deux outils vaccinaux permet de réduire d’environ de 25 % à 30 % le risque de transmission du Vih. Il a révélé que ces résultats ont été obtenus pour une première fois. Le directeur de l’Anrs pense ainsi qu’il y a une lueur d’espoir. La porte reste ouverte et on peut espérer réussir à tuer le virus un jour.

Il est à noter que la rencontre de l’Anrs a mobilisé plusieurs experts et scientifiques du nord et du sud. Elle a été rehaussée par la présence de l’ambassadeur de France à Dakar et du ministre Sénégalais de la santé et de la prévention Modou Fada. Ce dernier a profité de l’occasion pour revenir sur les résultats enregistrés au Sénégal dans la recherche depuis le début de l’épidémie du Vih 2. Il a lancé un appel aux pays du Sud à promouvoir la recherche dans les stratégies de lutte contre le Sida.

Cheikh Tidiane MBENGUE

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