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Walfadjri | Sénégal | 10/11/2010 | Lire l'article original
(Envoyé spécial à Accra) - ‘Personne n’aime les avortements. Même les victimes elles-mêmes. C’est pourquoi il faut mettre fin à la souffrance des femmes en Afrique, en adoptant une résolution qui les aidera à faire face à la mortalité causée par les avortements à risque’. Ouvrant lundi dernier, au nom de son président John Atta Mills de la République du Ghana, la conférence régionale sur les avortements à risque, Robert Joseph Mettle-Nunoo, Vice-ministre de la Santé du Ghana, tire la sonnette et appelle à une forte mobilisation contre les avortements à risques.
En Afrique, les avortements à risque sont considérés comme un pan important de la mortalité maternelle. Ce problème touche de manière disproportionnée les femmes africaines. En effet, les statistiques révèlent que plus de la moitié des 67 500 décès qui surviennent chaque année suite à un avortement à risque se produisent en Afrique. Et plus de la moitié des femmes qui meurent des suites d’un avortement à risque en Afrique sont âgées de moins de 25 ans, selon l’Organisation mondiale de la santé. Sur les cinq millions de femmes qui sont hospitalisées chaque année dans le monde à cause des complications d’un avortement à risque, plus d’un million vivent en Afrique. Un tableau sombre obligeant les acteurs de la santé de reproduction à mettre les bouchées doubles. ‘Tenir nos promesses : faire face aux avortements à risque en Afrique’, tel est le thème de la conférence internationale ouverte Accra, au Ghana, du 8 au 11 novembre 2010, dans les locaux du Ghana College of Physicians and Surgeons. Cette rencontre sera consacrée aux avortements à risque en tant que problème essentiel pour la santé de la reproduction et les droits génésiques en Afrique. L’une de ses principales missions sera d’atteindre le cinquième Objectif du millénaire pour le développement qui vise à réduire la mortalité maternelle de trois quart d’ici 2015.
A Accra, cent cinquante prestataires de services de soins de santé, défenseurs des droits, parlementaires, associations féminines, représentants des communautés et organismes collaborateurs en provenance d’horizons divers se réuniront afin de mettre en commun les pratiques d’excellence et leçons acquises. A l’issue de cette rencontre, les participants vont élaborer un agenda des actions à entreprendre pour faire face à ce fléau que constituent les avortements à risque. Cette rencontre insistera sur la prise de conscience croissante et les actions visant à résoudre le problème des avortements à risque en Afrique, un problème qui revêt une importance considérable. En somme, éliminer les avortements à risque en Afrique est un impératif pour réaliser les objectifs du Plan d’action de Maputo (Plan d’action de l’Union africaine pour la santé et les droits sexuels et génésiques), ainsi que les Objectifs du millénaire pour le développement et les autres engagements internationaux et régionaux. Cette conférence régionale soutiendra l’élan nécessaire pour atteindre ces objectifs.
Présidente de l’Ipas, une Ong internationale œuvrant dans la santé maternelle et les droits des femmes, Elisabeth Maguire trouve inacceptable qu’une femme puisse mourir par manque de services adéquats de santé pour la prendre en charge. Chargé des questions de financement au niveau de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, le Dr Aïssatou Guèye pose, quant à elle, la problématique de l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes. De son avis, ils constituent des objectifs de développement à part entière et une condition clef du développement durable, tout particulièrement en Afrique.
Au Sénégal, les avortements à risque constituent un problème de santé publique. Ils représentent 4 à 5 % de la mortalité maternelle, selon la Division de la santé de la reproduction (Dsr). Cette mortalité maternelle se situe à 401 décès pour 100 000 naissances vivantes.
Issa NIANG
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