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Walfadjri | Sénégal | 10/12/2010 | Lire l'article original
Ces derniers vont ainsi s’imprégner des méthodes de prise en charge de la mortalité infantile et des maladies infectieuses. Ils vont également travailler sur la valorisation des plantes médicinales.
C’est dans cette perspective que le président de Prometra international, Erick Gbodossou, dira que ‘l’Union européenne a joué un rôle de premier plan dans le processus du développement de la médecine traditionnelle en finançant les projets. C’est là une décision essentielle à la santé des populations du continent africain qui sont largement tributaires de la médecine traditionnelle et des plantes médicinales’. Selon lui, ce financement, en plus de la formation de ses bénéficiaires, a pour autre objectif de mettre à la disposition de la vaste majorité des populations des pratiques médicales et des plantes médicinales traditionnelles sûres, efficaces, abordables et de grande qualité. ‘Et cela ne se fera pas sans une bonne formation des médecins traditionnels. D’où l’importance d’employer ce financement de l’union européenne pour le renforcement des capacités des guérisseurs’, souligne-t-il.
Un financement qui vient à point nommé d’autant que, selon Erick Gbodossou, les tradipraticiens ont commencé à développer un esprit d’ouverture en se rapprochant de la médecine moderne pour pouvoir diagnostiquer sereinement la souffrance de leurs patients. ‘Dorénavant, les guérisseurs vont exiger de leurs patients d’apporter un bulletin d’analyse médicale pour avoir accès à un traitement’, soutient le président de Prometra international. Selon le docteur Gbodossou, ce programme de formation des guérisseurs englobe l’ébauche d’une politique nationale sur la médecine traditionnelle, l’inclusion d’un volet médecine traditionnelle dans le plan d’activités du ministère de la Santé et la création d’un comité de scientifiques et autres personnes ressources, chargé de l’élaboration de lois et de règlements relatifs à la médecine traditionnelle. Aussi, un inventaire informatisé des plantes médicinales et aromatiques du pays a été préparé.
La reconnaissance accrue de la valeur et de l’importance de la médecine traditionnelle apporte un début de solution aux populations démunies. C’est pourquoi le président du Prometra invite les autres membres du réseau à suivre l’exemple du Sénégal pour bénéficier d’un financement de l’Union européenne. Car, dit-il, ‘c’est une solution qui comporte d’immenses possibilités de sortir la médecine traditionnelle du néant’.
En définitive, Erick Gbodossou reconnaît qu’il urge non seulement d’améliorer les méthodes de récolte et de transformation des plantes médicinales, mais aussi d’instaurer une industrie africaine efficace afin de produire et de commercialiser les plantes et les herbes. Il admet, sans ambages, qu’il n’y a pas, à proprement parler, d’industrie pharmaceutique en Afrique ni de recherche concertée. ‘Les entrepreneurs dont nous aurions besoin pour bâtir une industrie, nous font également défaut. L’instauration d’une industrie des plantes médicinales permettrait pourtant de renforcer les systèmes de soins de santé et d’améliorer les moyens de subsistance des gens’, fait-il valoir.
Ce projet de renforcement des capacités des guérisseurs mettra en contact des guérisseurs traditionnels, des chercheurs, des collectivités, des entrepreneurs, des partenaires au développement et des gouvernements. Il vise à intégrer l’utilisation durable, sûre et efficace des plantes médicinales et la médecine traditionnelle aux services de santé publique.
Paule Kadja TRAORE
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