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Walfadjri | Sénégal | 20/01/2011 | Lire l'article original
Cela pose également un problème d’accessibilité géographique de la dialyse. Selon le président des insuffisants rénaux et hémodialysés, Mouhamed Soumaré, seules les régions de Saint-Louis et Dakar disposent de centre de dialyse dans le public. Les malades qui viennent de Tambacounda ou de Kolda éprouvent des difficultés à se faire soigner. Aussi demande-t-il à l’Etat de travailler à une décentralisation de la prise en charge de l’insuffisance rénale.
Au-delà de cette difficulté liée à l’accessibilité géographique de la dialyse, les insuffisants rénaux et hémodialysés demandent à l’Etat encore plus d’efforts dans la réduction du coût de la dialyse et des médicaments. Même ramenée à 10 000 francs la séance, elle reste encore inaccessible pour les malades. ‘Trois séances par semaine, cela fait 40 000 francs le mois. Sans compter le coût des médicaments qui peuvent avoisiner les 250 000 francs par mois’, se désole le président des hémodialysés et insuffisants rénaux.
Revenant sur le coût de la dialyse, Mouhamed Soumaré ne peut comprendre que des pays voisins comme la Mauritanie ou le Bénin appliquent la gratuité alors que le Sénégal ne se donne pas les moyens d’en faire autant. ‘Nous saluons les efforts fournis par les autorités dans ce sens, mais je crois que nous avons la possibilité d’appliquer la gratuité pour soigner plus de malades’, soutient-il. Si dans le public, le coût de la dialyse s’élève à 10 000 francs la séance, il se situe entre 60 et 150 000 dans le privé.
Les insuffisants rénaux et hémodialysés demandent également aux autorités médicales de se doter des moyens de réussir la transplantation rénale au Sénégal. ‘Pour la greffe rénale, les évacuations sanitaires s’élèvent à 150 millions de francs, alors que nous disposons de ressources humaines capables de la réaliser dans notre pays’, explique Mouhamed Soumaré. Pour la transplantation, un comité technique a été mis en place. Le texte législatif a été esquissé. Un atelier a été organisé dans ce sens et il ne reste qu’à le valider et à l’envoyer à l’Assemblée nationale. Des partenaires étrangers sont prêts à accompagner l’expertise locale pour la transplantation rénale. Le reste, c’est de mettre en place le coût financier.
Lors d’une rencontre de sensibilisation sur la maladie du rein, le chef de service Néphrologie de l’hôpital Le Dantec, le Professeur Boucar Diouf, avait souligné que des avancées significatives sont notées dans le projet de transplantation rénale au Sénégal. ‘Notre pays bénéficie de l’assurance de la collaboration de la Tunisie qui est très avancée dans ce domaine et des autorités médicales. Nous sommes au stade de recrutement des malades. La transplantation nécessite une certaine éligibilité chez le malade’, a souligné le Pr Diouf qui, même s’il ne voudrait pas avancer sur une date, souhaiterait que la première transplantation se fasse bientôt au Sénégal.
Issa NIANG
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