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Mutations | Cameroun | 25/05/2011 | Lire l'article original
Le bras complètement brûlé, une partie du torse quasiment investie par cette maladie présentée comme l’une des plus invalidantes, Irène Gladys Mangba, originaire de la localité d’Eyes située à une quinzaine de kilomètres d’Ayos dans le centre du Cameroun à 120Km de Yaoundé (la capitale), ne peut faire usage de ses membres. «Mon mal a commencé par une bouton qui s’est mué en bosse. C’est alors que mes parents m’ont transportée chez un guérisseur où j’ai longtemps séjourné sans succès. C’est plus tard qu’un oncle va attirer mon attention. C’est ainsi que je suis arrivée dans cet hôpital où ces médecins ont pu reconstituer mon bras. Car, à mon je l’avais déjà perdu», explique Irène Gladys.
Non loin d’elle, le jeune Mbida attend de se faire opérer du bras lui aussi. D’après le témoignage des proches, «son bras était lui aussi désespéré. Grâce à la première intervention chirurgicale et à celle attendue, il pourrait effectivement refaire usage de son bras et surtout de sa main». Ces deux figures de la maladie, font partie de la trentaine d’élus pour la reconstruction au cours l’actuelle mission qui s’achève le 27 mai 2011. Et ils sont pour la circonstance près d’une centaine de malades venus à la fois pour la sélection en vue de se faire opérer et les pansements. D’après le Dr Joseph Ekoum (coordonnateur des projets partenaires de Fair Med), le drame des 5000 malades enregistrés au Cameroun, c’est le dépistage tardif.
Maladie des pauvres
Pour la plupart, «ils nous parviennent lorsque les infirmités sont déjà gravement marquées. Dans l’intervalle, ils perdu beaucoup de temps chez des guérisseurs pour qui, l’Ub fait partie de mauvais sorts». Pour le Dr Ekoum, la présente mission chirurgicale est la cinquième du genre. Comme dès les premiers moments le Dr Fischer soutient que la partie suisse entend poursuivre également l’aspect formation de cadres camerounais dans la logique du transfert de technologie.
Choisi pour sa situation au cœur du bassin du Nyong (fleuve qui arrose les localités d’Ayos, Mbalmayo et Akonolinga), considéré comme une zone endémique de la maladie, l’hôpital d’Ayos devrait également être l’un des principaux pôles de dépistage et prise en charge. Son médecin chef, le Dr Jean Paul Amougou se dit «satisfait des différentes missions chirurgicales des partenaires suisses. Mais davantage du partenaire financier de l’opération».
Considérée comme une «maladie des pauvres» destructrice et difficile à éradiquer, cette affection tropicale est provoquée par une mycobactérie dénommée mycobacterium ulcerans. Méconnu en Occident, l'ulcère de Buruli est une maladie bactérienne très invalidante.
Présente dans plus de 30 pays tropicaux, la recherche active pour caractériser le mieux possible l'agent à l’origine de l'infection, mycobacterium ulcerans est en cours. Si pour l’instant d’après des médecins et chercheurs, l’on ne sait pas avec exactitude quel en est le vecteur, une piste sérieuse penche vers la punaise aquatique. D’où les nombreux tests diagnostiques. Mais aussi de nouvelles molécules thérapeutiques. Des traitements dont le programme porte sur l'identification d'inhibiteurs de la synthèse de la mycolactone qui ouvrirait la voie à la mise au point de molécules thérapeutiques. Quant à l'hypothèse d'un vaccin, les chercheurs sur le terrain estiment qu'il est encore bien trop tôt pour l'évoquer.
Raison pour laquelle les différents acteurs de la prévention, la prise en charge et la recherche martèlent la détection précoce. «Lorsque le dépistage se fait tôt, il existe un traitement aux antibiotiques. Ceci a l’avantage d’éviter au malade l’invalidité. Car, nombreux sont ceux qui nous parviennent malheureusement condamnés à se déplacer par le train», déplore le Dr Ekoum, qui conseille le port de vêtements longs lors des travaux champêtres, l'utilisation de la moustiquaire sans oublier la sensibilisation des populations dans les zones endémiques au travers de messages éducatifs et d'émissions radiotélévisées.
Léger Ntiga, à Ayos
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