Le Sénégal qui ne fait pas exception à la règle importe 80 % de ses besoins en médicaments. C’est le constat amer rendu public hier mardi par des professionnels des produits pharmaceutiques lors du point de presse introduisant le 11ème forum pharmaceutique international qui se tient dans notre pays à partir de ce mercredi 6 jusqu’au samedi 9 juillet prochain. 800 participants dont 400 pharmaciens venant de 21 pays sont attendus à cette rencontre qui se tient au moment où notre pays traverse une pénurie de médicaments.

Pour une seconde fois, Dakar va abriter le forum pharmaceutique international. Hier les organisateurs de cette 12ème rencontre des professionnels des produits pharmaceutiques ont tenu un point de presse au Méridien pour camper largement les enjeux de cette rencontre qui se veut un espace d’échanges. Venus du continent noir et du monde entier, les responsables d’industries pharmaceutiques et les professionnels du secteur vont se concerter autour de la problématique du médicament dans le monde.

Selon le professeur Bara Ndiaye chargé du programme scientifique, cette édition accueillera des sommités intellectuelles venues cerner le thème crucial de « la pharmacie du 3ème millénaire ». Des sous thèmes seront également développés portant notamment sur le rôle du pharmacien face aux maladies comme le paludisme, le vih Sida, la tuberculose et la santé maternelle. De quoi démontrer que les pharmaciens ont un grand rôle à jouer dans l’atteinte des Omd 4, 5 et 6.

La question cruciale de la production mondiale de médicaments a déjà été abordée hier, en avant goût des travaux, au point de presse organisé en prélude de l’ouverture des travaux. Les professionnels de ce secteur n’ont pas pris de gants pour mettre à nu le fossé qui existe entre les pays du Nord et ceux du Sud. Ainsi, il est établi que le continent ne produit que 3 % de la production mondiale en médicaments.

Ce qui signifie que plus 95 % des approvisionnements de ces produits proviennent d’Europe et d’ailleurs. Une situation préoccupante qui fera dire aux professionnels de ce secteur que seuls quelques pays d’Afrique du Nord s’illustrent exceptionnellement dans leur production nationale. La Tunisie par exemple fabrique 75 % de son approvisionnement, le Maroc satisfait à 67 % ses besoins propres et l’Algérie en est à 33 %. Pour l’Afrique subsaharienne, le retard accusé dans le domaine est déplorable. C’est le cas notamment du Sénégal qui importe 80 % de ses médicaments.

Ainsi la rencontre de Dakar va servir de cadre de rupture par rapport aux réponses sur autant de questions touchant les médicaments. L’autre défi que le deuxième forum de Dakar aura à relever concerne l’application des recommandations. Car selon, le chargé de communication de cette rencontre, tout ce qui a été édicté pendant les 11 ans d’existence de ce forum n’a pas été suivi d’effet.

Cheikh Tidiane MBENGUE

Lire l'article original