← retour Santé tropicale
Accès aux sites pays BENIN BURKINA FASO CAMEROUN CENTRAFRIQUE CONGO COTE D'IVOIRE GABON
GUINEE MADAGASCAR MALI R.D. CONGO SENEGAL TOGO
Walfadjri | Sénégal | 16/07/2011 | Lire l'article original
Le Fonds des Nations Unies pour la population (Fnuap), l’Association nationale des sages-femmes du Sénégal ainsi que l’équipe médicale du Pr Abdoul Aziz Kassé ont grandi dans l’estime des populations de Tambacounda, notamment les femmes en âge de reproduction. Ils ont dissipé des craintes, vaincu des ignorances, et aidé à la prise en charge médicale. La mission qui a séjourné dans cette région orientale du Sénégal du 10 au 12 juillet, dans le cadre des séances de dépistage gratuit du cancer du col de l’utérus et de sensibilisation sur le rôle important de la planification familiale ainsi que ses différentes options, était partie pour dépister 250 personnes du cancer du col de l’utérus. A l’arrivée, elle en a reçu plus que le double. En trois jours donc, ce sont 574 femmes dont la moyenne d’âge se situe à 35 ans qui ont été examinées et informées des bienfaits de la planification familiale. Parmi elles, 57 ont probablement le cancer du col de l’utérus, puisque les résultats de leurs tests se sont avérés positifs. Six femmes ont aussi des nodules de sein tandis que 16 autres ont présenté des complications gynécologiques.
Un bilan qui satisfait la mission, selon la représentante adjointe du Fnuap à Dakar Dr Edwige Domingo Adekambi qui était face à la presse hier pour une séance de restitution des activités menées à Tambacounda. Elle a été aidée en cela par Dr Selly Wane Kane et Ndèye Diop Niang, respectivement chargée du programme santé de la reproduction au Fnuap, et chargée de communication dudit Fonds. D’après le Dr Adékambi, les cas les plus graves connaîtront une prise en charge sociale à Dakar, tandis que les patientes présentant des complications moins sévères seront suivies à l’hôpital régional de Tambacounda. Mieux, ajoute-t-elle, cette structure sanitaire n’étant pas outillée pour ce faire, deux gynécologues de la région seront formées à Dakar dans la prise en charge des malades du cancer du col de l’utérus. « Les femmes se présentent trop souvent tardivement au test de dépistage, or le virus responsable du cancer du col de l’utérus se transmet le plus souvent avant l’âge de 30 ans et moins après 60 ans. Plus tôt fait, mieux c’est », a indiqué le Dr. Adekambi.
La représentante adjoint du Fnuap à Dakar est, en outre, revenue sur les méthodes utilisées pour une meilleure pratique du test, notamment l’Inspection visuelle au soluté Lugol (Ivl) et l’Inspection visuelle à l’acide acétique (Iva) dont les compétences sont normalement déléguées aux sages-femmes. ‘A Tamba, les sages-femmes ne sont pas formées en la matière, contrairement à Dakar, c’est pour cela que le Pr Kassé et son équipe en ont profité pour initier les 17 sages-femmes en provenance de Makacoulibantang, de Koumpentoun, de Ourossogui et de Tamba’, a informé Dr Adekambi tout en rappelant l’existence du vaccin contre le Human Papiloman Virus (Hpv) principal responsable du cancer de col de l’utérus, qui coûte, à ses yeux, encore cher. ‘Il (le Vaccin pour immuniser l’homme et la femme) coûtait 100 000 F Cfa, puis 50 000 F Cfa et tout récemment acheté à 18 000 F Cfa. C’est une somme d’argent énorme pour les pauvres’, a relevé pour le déplorer le Dr Adekambi. Elle renseigne, toutefois, que la firme pharmaceutique Gavi a décidé en juin dernier de réduire le prix du vaccin contre le Hpv. Une dose est portée maintenant à 5 dollars. Les pays peuvent l’acquérir entre 0,20 dollar et 0,40 dollar.
L’insoutenable ignorance de la Planification familiale
Parlez-leur de tout sauf de la planification familiale. Les femmes de la région de Tambacounda ou presque toutes ne connaissent pas cette pratique médicale qui leur permet pourtant de respirer la bonne santé maternelle. Une révélation surprenante qui a été faite hier par la chargée du programme santé de la reproduction au Fnuap, Dr Selly Wane Kane. Pourtant, elle estime qu’en agissant sur la planification familiale, on parviendra à réduire à 40 % les décès maternels estimés dans la région à 600 pour 100 000 naissances, largement supérieur à la moyenne nationale qui est de 400 décès pour 100 000 naissances. ‘A Tamba, beaucoup de femmes en âge de reproduction n’étaient pas informées de l’existence de la planification familiale et même si elles le savent, elles sont désinformées. Qui plus est, dans cette région, il n’y a qu’une seule sage-femme formée à la planification familiale’, se désole Dr Selly Wane Kane jugeant ‘pertinente’ la mission qui a enregistré 10 à 50 nouvelles acceptantes de la planification familiale. Une mission qui a connu un écho favorable chez la population si l’on se fie aux confidences de la coordonnatrice de la santé de la reproduction à la région médicale de Tambacounda, Khadidiatou Bâ Sow, sage-femme de profession.‘C’est une mission venue à son heure.Le service n’est pas fréquent à Tamba où des difficultés dans la prévention du cancer du col de l’utérus sont à jour.C’est pour cela, après les consultations, que des indications pour des soins appropriés ont été données aux patientes dont les résultats de tests se sont avérés positifs ainsi que des conseils préventifs pour les femmes bien portantes’, a magnifié la coordonnatrice de la santé de la reproduction à la région médicale de Tambacounda.
Abdoulaye SIDY
Restez informés : recevez, chaque mercredi, la revue de presse de Santé tropicale. Inscriptions
Ce contenu gratuit vous est destiné :
Adresse
Téléphone
Contactez-nous
Actualités
Articles médicaux