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Sud Quotidien | Sénégal | 07/09/2011 | Lire l'article original
La modicité du financement alloué à certaines activités de santé pose toujours problème. Seuls 20 % du budget des dépenses publiques sont affectés à la santé de la reproduction au cours des dernières années, la communication, facteur essentiel ne représentant que 2 % de l’enveloppe. Plus grave, notre pays dépend toujours des partenaires au développement pour l’achat des produits contraceptifs. 1720 femmes mourraient chaque année au Sénégal en donnant la vie, soit cinq décès par jour du fait essentiellement de la pauvreté, des conditions d’accouchements dans nos structures sanitaires et de l’inaccessibilité des soins. C’est ce constat inquiétant qui a été dégagé hier à l’occasion d’une rencontre avec la société civile, les représentants du secteur de la santé et la presse. Si l’on se fie à l’étude réalisée dans ce contexte, l’origine de l’hécatombe se traduit littéralement par la modicité du financement que les autorités accordent à la santé de la reproduction.
Le Docteur Hassane Yaroudou, directeur des programmes d’Asbef qui s’exprimait hier sur la question face à la presse, n’a pas cessé de rappeler les conséquences de ce sous financement dont souffre la santé de la reproduction. Et, selon lui, il y a urgence d’agir pour que notre pays ne soit pas à la queue du peloton des Omd et des engagements internationaux et pour une meilleure prise en charge de la santé de la mère. D’où l’initiative de mener des concertations et échanges pour attirer l’attention sur la nécessité de revoir le financement de ce secteur dont les besoins tournent au tour de 33 à 40 %.
Démarré à l’endroit de la presse, avant les parlementaires et les membres de la société civile, cette série de concertation a pour objectif final de conduire les décideurs politiques à définir de nouvelles stratégies. Dans ce sens, le Dr Yaroudou a longuement plaidé la cause de la mère et de l’enfant qui doit être « hissée en priorité ». Pour le directeur des programmes d’Asbef, les enjeux sont énormes avec la sexualité mal maitrisée, la multiplication des grossesses non désirées, le taux de contraception qui est de 10.3 alors que la feuille de route internationale a été fixée entre 33 % à 40 %. Le déficit de ressources humaines lui a fait également déplorer le chômage des sages femmes, des gynécologues et tant d’autres personnels qualifiés dans le secteur.
Après cette introduction hautement justificative, d’autres intervenants ont apporté leur contribution à ce nouveau débat qui commence à agiter le monde des professionnels de la santé. Spécialiste des questions de population, le journaliste El Bachir Sow du Soleil est revenu largement sur la sensibilisation médiatique par une production de qualité de la presse sur les défis de la santé de reproduction. A l'issu des débats, un plan d'action suivie a été établi en vue de mieux sensibiliser les populations et les autorités sur ces enjeux actuels.
par Cheikh Tidiane MBENGUE
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