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Lutte contre le VIH/SIDA : les inquiétudes de l’Onusida

Sud Quotidien | Sénégal | 05/10/2011 | Lire l'article original

L’Afrique ne doit pas seulement dépendre des financements reçus des programmes internationaux pour lutter contre certaines maladies dominantes comme le sida. Contrairement à ce qui se passe présentement où 96 % des personnes atteintes de cette maladie sont prises en charge grâce à des fonds provenant de l’extérieur. Or il faut nécessairement que l’Afrique s’engage à compter sur ses propres ressources pour constituer une barrière durable contre le Sida dont souffre des millions de personnes sur le continent. C’est ce qui ressort de la forte déclaration du Directeur Exécutif de l’Onusida lors de son point de presse d’hier mardi à Dakar, tenu en marge d’une rencontre de partage sur les nouvelles décisions prises au niveau mondial.

Près de 300 millions de dollars étaient alloués à la lutte contre le Sida. Présentement ce fonds a connu une très forte augmentation pour atteindre 17 milliards de dollars. C’est dire que 70 % des fonds destinés à contrer le sida sont déversés en Afrique.

Une contribution financière qui a fortement favorisé la prise en charge des malades du Sida dans beaucoup de pays africains et le recul drastique des nouvelles infections. Le Directeur Exécutif de l’Onusida en Afrique s’est félicité hier, mardi 4 octobre, des avancées réalisées dans la lutte contre cette pandémie dans le monde et particulièrement en Afrique. Il a tenu à faire remarquer que si auparavant le Sénégal et la Tanzanie ont été cités comme des pays de référence en matière de lutte contre cette maladie, 33 autres pays du continent africain ont toutefois réalisé des progrès impressionnants dans le cadre de la réponse apportée face à cette maladie.

En témoignent les cinq millions de malades africains sous traitement Arv et la réduction de 20 % des nouvelles infections. Pour l’Onusida les progrès réalisés ne doivent pas faire occulter les défis à relever. C’est-à-dire, atteindre les 9 millions de personnes qui attendent le traitement, la réduction de l’infection du VIH-tuberculose, la réduction de la transmission mère-enfant dont les chiffres actuels indiquent que 370 000 enfants naissances avec le sida sur le continent. L’autre défi réel abordé par le directeur de l’Onusida c’est surtout sur la gestion de la transparence des ressources et le financement extérieur de la campagne de lutte contre la maladie.

Sur la question du financement, il a lancé un appel aux dirigeants africains pour leur demander de mobiliser des fonds internes pour réduire la dépendance vis-à-vis de la communauté internationale. Il a cité des pays modèles en matière de mobilisation de ressources. Il s’agit de l’Afrique du Sud où les dirigeants ont déjà budgétisé 1 milliard de dollar sur fonds interne pour faire face au VIH sida. C’est le cas également du Kenya qui a également augmenté son financement interne de 18 % destiné à la réponse contre le sida. Il a parlé également des médicaments dont presque 86 % des produits viennent de l’Inde.

Seulement sur ce point, il a invité les pays africains à penser à produire d’autres médicaments en vue de faire face aux multiples cas de résistance et aux nouvelles infections. Le VIH Sida est la seule maladie qui a fait l’objet à deux reprises de résolution au niveau du Conseil de sécurité des Nations, a encore souligné Michel Sidibé.

Cheikh Tidiane MBENGUE

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