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Sud Quotidien | Sénégal | 11/10/2011 | Lire l'article original
En effet au Sénégal, rien que le Centre psychiatrique Emile Badiane de Ziguinchor a suivi environ 48 000 personnes souffrant de troubles mentaux depuis 1974 date de sa création. La révélation est de Adama Coundoul médecin-chef dudit centre. Selon lui ‘’Nous avons suivi et traité 48.080 personnes souffrant de troubles mentaux ou de comportement liés au phénomène de 1974 à nos jours’’. Il l’a dit lors du point de presse qu’il a tenu hier, lundi à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la santé mentale sur le thème : ‘’Le grand défi : investir en santé mentale’’. Il a précisé que le centre qu’il dirige a commencé à fonctionner de façon effective en 2010, ajoutant que 3.679 consultations ont été effectuées durant cette période, soit une moyenne de 15 à 20 malades par jour. Il a toutefois souligné que ‘’Parmi ces malades les 11,5% nous viennent de la Gambie, de la Guinée-Bissau et de la Guinée Conakry’’. Ce qui explique que le phénomène n’épargne aucun pays de la sous région et du monde. Mais selon ce psychiatre, ‘’les populations de la Casamance sont plus exposées aux maladies mentales que les autres’’ à cause de la situation sécuritaire liée au conflit dans la zone sud du Sénégal, qui dure depuis plus de trois décennies.
C’est parce que, soutient-il, ‘’On pense à tout moment que le malheur va s’abattre sur nous. Une personne qui développe cette psychose n’a pas les 100% de ses capacités mentales’’. Il a relevé au passage que « la pauvreté due au conflit peut également contribuer au développement de la maladie mentale en Casamance ». Il a déploré cependant le fait que le Centre psychiatrique Emile Badiane qui est la seule structure spécialisée en santé mentale en Casamance est confronté à des difficultés telles que la faiblesse de son budget qui s’élève à 1.050.000 francs CFA par semestre. L’insuffisance de ressources humaines (sur les 22 agents seuls 6 sont étatiques), l’absence de laboratoire d’analyse, de cuisine, de buanderie et d’un statut clair… sont les autres difficultés relevées par le médecin-chef du centre.
Adama Coundoul de souligner que l’absence de statut a poussé sa structure à ne pas prendre en charge les malades admis sur ordre d’internement notamment ‘’les malades mentaux sont, dit-il, potentiellement dangereux pour la société’’. ‘’En définitive, a-t-il poursuivi, la grande difficulté du centre reste l’investissement qui pourrait favoriser l’essor de la santé mentale dans la région de Casamance.’’ ‘’Le problème actuel, c’est de disposer d’un budget de fonctionnement et de renforcement du personnel. Le ministère de la Santé en est certes conscient’’, a répondu le médecin-chef de la Région médicale de Ziguinchor, le colonel Mame Demba Sy.
Mamadou Mika LOM (avec Aps)
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