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Revue de presse de santé tropicale

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Dr Abdoulaye Bousso, Sg du syndicat autonome des médecins du Sénégal : “Nous attendons de voir avant de lever le mot d’ordre”

Sud Quotidien | Sénégal | 07/01/2012 | Lire l'article original

Le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) a finalement obtenu gain de cause, après sa grève de 72 heures. Le président de la République, Me Abdoulaye Wade a annoncé hier vendredi à Thiès, selon des témoins, qu’il a décidé d’augmenter leurs salaires ainsi que ceux des travailleurs du secteur de même que ceux de tous les travailleurs. Le chef de l’Etat a voulu montrer ainsi qu’il n’est pas indifférent à la précarité dans laquelle vivent les travailleurs du secteur sanitaire. Il s’est dit très préoccupé par l’amélioration des conditions de vie des travailleurs sénégalais. Ainsi, en plus de l’augmentation des salaires des médecins spécialistes, Me Abdoulaye Wade annonce qu’il a déjà signé un décret pour cette graduation. Mieux le président de la République a dit qu’il a décidé d’augmenter les salaires des travailleurs. Réagissant à cette annonce le Dr Abdoulaye Bousso, leader syndical du SAMES tire ici le bilan de cette grève.

Qu’est-ce qui explique votre présence aujourd’hui à l’hôpital alors qu’officiellement vous êtes en grève ?

On m’a appelé pour une urgence. Nous avons un malade qui a fait une fracture ouverte causée par un grave accident et on doit l’opérer d’urgence. C’est vrai que nous sommes en grève mais nous avions dit que nous assurons les urgences et cette semaine c’est moi qui couvre les urgences à la garde. C’est ce qui explique ma présence ici à 20 heures 30mn.

Quel bilan tirez-vous de vos différents mots d’ordre de grève ?

Par rapport à la mobilisation de nos collègues sur toute l’étendue du territoire national nous sommes très satisfaits. Dans toutes les structures sanitaires les médecins ont respecté le mot d’ordre. En revanche pour ce qui est des populations nous sommes très désolés. Parce que ça leur a causé un grave désagrément. Ils ont eu du mal à accéder aux services de soins. Nous leur présentons toutes nos excuses et on ne pouvait pas faire autrement.

Justement pourquoi certains de vos camarades, notamment ceux de Sédhiou n’ont pas suivi le mot d’ordre ?

Sédhiou ne pose pas de problème. Cette localité dispose d’un centre de santé qui n’a aucun impact sur le mouvement de façon générale. Toutefois si vous faites le tour des hôpitaux du Sénégal notamment à l’hôpital général de Grand Yoff, à Fann, à Pikine, Kaolack, Touba, Saint Louis, Ziguinchor, Tambacounda… le mot d’ordre de grève a été très bien suivi dans ces structures sanitaires.

Comment appréciez-vous justement les promesses du chef de l’Etat en rapport avec vos revendications ?

Nous avons appris comme tout le monde cette promesse du Chef de l’Etat et nous nous en félicitons même si nous attendons de voir le contenu du décret. En tout cas si cela est fait dans l’esprit que nous voulons ce n’est que justice. Parce que nous partageons la hiérarchie A spéciale qui est la plus haute hiérarchie de l’administration sénégalaise avec d’autres corps. Mais les autres corps touchent deux à trois fois plus que les médecins alors que les médecins spécialistes ont une durée de formation largement supérieure à celle des autres corps.

C’est quoi les promesses du chef de l’Etat ?

Les promesses telle que nous avons lu dans la presse, c’est une augmentation des salaires des médecins et les spécialistes ainsi que tous les autres travailleurs de la Fonction publique. Mais nous attendons de voir.

Etes-vous maintenant satisfaits ?

Mais bien sûr. Parce que dans nos revendications il y avait un volet financier et cela nous l’avons toujours dit et tout le monde savait que les médecins étaient très mal payés au Sénégal. Même le président de la République lors de notre dernière audience avec lui il y a deux ans, je lui avais remis mon bulletin de salaire. Quand il l’a lu, il avait dit que ça c’est un salaire de misère. Ce sont ses propres mots. Il avait promis de faire quelque chose et, s’il le fait actuellement, c’est une bonne chose pour nous.

Vous allez donc lever votre mot d’ordre de grève ?

Nous attendons de voir d’abord les résultats. Le mot d’ordre dépendra uniquement de ce que l’Etat va nous offrir. Si vraiment le contenu du décret va dans le sens de nos attentes il n’y aura aucun problème, nous lèverons le mot d’ordre.

Qu’est-ce que ça vous a fait quand vous avez entendu hier à la radio un malade pleurer dans votre hôpital parce qu’il n’arrivait pas à voir son médecin pour cause de grève ?

C’est vrai que c’était très touchant mais comme je l’ai dit, il y a un service d’urgence. S’il y a un malade qui a un problème aigu, quelle que soit l’heure, qu’on soit en grève ou non, il peut être pris en charge au service d’urgence. C’est vrai que c’était assez poignant cette image et nous espérons qu’on ne verra plus ces genres d’images.

Quel est l’avenir des hôpitaux Sénégalais ?

L’hôpital au Sénégal est malade. Je pense que c’est une chose qui est claire. Car nous avons des hôpitaux actuellement très déficitaires. Ils sont endettés avec 14 milliards de F Cfa de dettes. L’Etat s’était engagé à régler la dette et jusqu’à présent ce problème n’est pas résolu. Les hôpitaux ont un gros problème de management et de gestion. Il faudrait que l’Etat prenne ses responsabilités par rapport à la gestion de ces hôpitaux qui sont malades et qui peuvent être très performants.

Cheikh Tidiane MBENGUE

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