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Sud Quotidien | Sénégal | 12/05/2012 | Lire l'article original
«Bouter la poliomyélite hors du Sénégal, c’est possible. Notre pays en a la volonté et les atouts». C’est fort de cette conviction que le ministre de la Santé et de l’Action sociale Eva Marie Colle Seck a présidé le lancement officiel de la campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite. Le district sanitaire de Keur Massar a abrité la cérémonie hier, vendredi. Pendant trois jours, du 11 au 13 mai, agents de santé et des équipes de relaies visiteront toutes les concessions et lieux susceptibles d’accueillir des enfants âgés de 0 à 5 ans pour leur administrer, par voie orale, le vaccin contre la polio.
Selon Eva Marie Colle Seck, «le Sénégal n’a pas la polio». Cependant, quelques pays ont encore cette maladie dans le monde dont neuf en Afrique. Et compte tenue de la porosité des frontières, il faut rester vigilent en insistant sur la prévention. «Bouter la poliomyélite, une maladie paralysante et qui peut tuer, hors du Sénégal, c’est possible, nous avons tous les atouts. Il faut sensibiliser et faire passer le message de prévention pour éviter la poliomyélite. Il faut la mobilisation de tous et le porte à porte pour vacciner tous les enfants». Pour cela, les parents sont invités à aider les agents de santé et relais dans leurs missions en leur ouvrant les portes.
Abondant dans le même sens, Mbacké Diop, le maire de Keur Massar rappelle que, selon des informations émanant des responsables de la santé, durant près d’une dizaine d’années aucun cas de poliomyélite n’est enregistré sur toute l’étendue du territoire national. Mais «la présence de la maladie dans d’autres pays africains, notamment chez nos voisins expose le Sénégal, compte tenu de la porosité des frontières. En atteste, en 2010, un cas a été enregistré à Pikine. Fort des efforts et de l’engagement de chacun, nous avons espoir que le virus sauvage et redoutable de la poliomyélite sera définitivement éradiqué au Sénégal».
Mieux, souligne Giovanna Barberis, la représentante du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), l’importance c’est de «vacciner tous les enfants en vue d’obtenir une immunité collective dans tous les districts sanitaires du pays». A l’en croire, l’année 2012 revêt un cachet important en ce sens qu’elle est une étape cruciale dans l’éradication de la poliomyélite dans le monde. D’où la nécessité d’obtenir l’engagement de tous les acteurs, notamment les populations dans les zones les plus reculées.
Pour Ousmane Badiane, président du Conseil régional de Dakar, le paradoxe c’est que malgré les avancées technologiques et le nombre important de moyens dont dispose le monde, la «maladie apparait dans nos pays. C’est inacceptable». C’est pourquoi il a appelé à une «croisade» contre la polio impliquant en plus des autorités gouvernementales et sanitaires, les populations, les élus locaux, l’administration territoriale et les partenaires financiers pour venir à bout du fléau. Et de rassurer quant à l’engagement des élus locaux à travailler, main dans la main, avec le ministère, la santé étant une compétence transférée.
Le lancement a eu lieu en présence, en plus du ministre de la santé arrivé au à la place réservée pour l’événement à 11h15, des élus locaux, du gouverneur de Dakar, du préfet de Pikine et du sous préfet des Niayes et des représentants des partenaires au développement. Les différentes interventions ont alterné avec des sketchs sensibilisant les populations tout en incitant ces dernières à accueillir les équipes de relais chez eux pour vacciner les enfants ou à aller tout bonnement vers les structures de santé.
Ibrahima DIALLO
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