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Alerte - Avec plus de 1 800 nouveaux cas par an dont 75 % de décès : Le cancer du sein, un problème de santé publique au Sénégal

Walfadjri | Sénégal | 13/11/2012 | Lire l'article original

La Ligue sénégalaise contre le cancer a lancé, hier à Dakar, le démarrage de sa campagne de sensibilisation d’information et de dépistage du cancer du sein. Cette année, la campagne se tiendra dans les régions de Thiès les 13 et 14 novembre, et de Kaolack les 15 et 16 du même mois. Une manière de décentraliser la campagne et de s’adresser aux femmes de l’intérieur du pays.

Le cancer du sein est au deuxième rang des décès chez la femme, après le cancer du col de l’utérus, informe la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca). La maladie a atteint des proportions de plus en plus élevées au Sénégal. Selon le directeur de l’Institut du cancer, Pr Mamadou Diop, «le cancer du sein est le deuxième plus fréquent des cancers féminins et le 3e plus fréquent au Sénégal, avec plus de 1 800 nouveaux cas survenant chaque année, avec 75 % de décès». Consciente de cette situation, la Lisca a initié depuis 2010 une campagne de dépistage du cancer pour permettre aux populations, en particulier les femmes, de s’informer des dangers de la maladie. En France, sur dix personnes atteintes de cancer, neuf guérissent ; alors qu’au Sénégal les neuf meurent, constatent les membres de la Lisca. Si le cancer est détecté à un stade précoce, la survie relative à cinq ans est supérieure à 90 %, selon le Dr Monique James Thiaw, présidente de ladite structure.

Les facteurs de risque

En matière de cancer, on ne parle pas de cause de la maladie mais des facteurs de risques, selon la Lisca. Pr Diop en distingue ceux qui sont endogènes. Dans cet état de fait, sont mises en cause la puberté précoce, la ménopause tardive, la non fécondité (une femme qui n’a jamais eu d’enfant est exposée). L’obésité et les affections au niveau du sein constituent aussi des facteurs de risques. Ils peuvent être exogènes. Pr Diop ajoute que dans ce cas de figure, le traitement hormonal substitutif, le tabac, l’alcool, l’exposition à des radiations, la pilule contraceptive consommée au bout de cinq ans successifs peuvent entraîner le cancer. Les soignants précisent que les facteurs cancérigènes tiennent en compte l’âge. C’est la raison pour laquelle les jeunes ne sont pas dépistés.

Dépistage

Secrétaire général de l’Association Henriette de Rouen en France, Samba Kandji distingue le dépistage du diagnostic. Selon lui, le diagnostic est basé sur le prélèvement. Lorsqu’il est tardif, le traitement conservateur est impossible. Le dépistage du cancer, pour sa part, repose sur la mammographie. Elle consiste à une radiographie des seins. Elle permet de détecter le cancer du sein à un stade très précoce. «Ce qui permet souvent des traitements moins lourds, et améliore les chances de guérison», révèle le directeur de l’Institut du cancer. Avec la mammographie, poursuit-il, lorsqu’une anomalie est décelée, des examens tels que l’échographie, la ponction ou la biopsie permettent de savoir s’il s’agit d’un cancer ou non. Seulement, les exposants disent qu’il est inutile de le faire avant 45 ans. Pr Diop préconise : «Il faut faire la mammographie tôt afin d’enlever tout tranquillement la tumeur. En guise de résultat, le sein restera intact.» L’auto examen permet d’éviter, dans des pays pauvres comme le Sénégal, le diagnostic à un stade moins avancé. Il peut commencer à l’âge de 20 ans. Les médecins recommandent en guise de prévention primaire de manger cinq fruits et légumes par jour et de pratiquer 30 mn de sport au minimum par jour.

Aïda SAKHO & Pierre GOMIS

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