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Cameroon tribune | Cameroun | 03/04/2013 | Lire l'article original
La jeune femme est pourtant dans un hôpital de référence à Yaoundé. Un service plus loin, de nouvelles patientes rentrent pour des chirurgies également : césarienne, hystérectomie, laparoscopie. Une infirmière procède aux vérifications matérielles d’usage. « Il vous faut d’autres vicryls. Dr x n’apprécie pas ceux-ci. Je vous conseille donc de prévoir de l’argent pour les acheter au bloc », explique l’infirmière aux différentes patientes. « Pourquoi ces vicryls figurent-ils donc sur les ordonnances remises par le médecin, s’ils ne sont pas bons ? » s’énerve une patiente. C’est que les outils en question lui ont tout de même coûté 20.000 F. L’échange dégénère rapidement et se termine par des propos peu amènes. Une atmosphère pas du tout propice à conduire le malade vers la guérison.
Médecine : Il faut restaurer les bonnes pratiques
Ces situations ne constituent qu’une infime partie visible de l’iceberg. Tant les plaintes contre le corps médical ne cessent de se multiplier. Et parmi les premiers à dénoncer les négligences, escroqueries, détournements de malades, absentéisme et autres errements, se trouve l’Ordre national des médecins. Lors de l’assemblée générale élective tenue récemment, les responsables de l’institution ont tiré la sonnette d’alarme afin que l’éthique et la déontologie soient prioritaires dans la pratique et la formation. « Nous sommes parfaitement conscients que ce secteur est en grand danger aujourd’hui, surtout parce que l’argent est en train d’y prendre de l’importance. Il n’y a plus de sacerdoce, plus de compassion… Vous avez de l’argent, vous êtes bien traités, sinon… Mais, nous ne pouvons pas laisser ces égarements prospérer parce que la santé n’est pas une marchandise et l’hôpital, pas une entreprise. Il y va tout de même de la vie des gens », assure un membre de l’Ordre.
A l'ère de la rentabilité à tous crins, les besoins de santé des populations sont donc quelque peu occultés par des soignants. En tout cas, ils ne sont plus prioritaires pour ces derniers. Les consultations et activités jugées peu rentables personnellement, sont négligées. « Il n’y a qu’à voir les files d’attente devant les postes de consultation. Le malade arrive à l’hôpital à 6h, pour être reçu à midi, parfois pas du tout. Certains médecins partagés, entre leur poste officiel et les cliniques, se contentent de consulter une dizaine de patients à l’hôpital public. Et souvent au pas de course », regrette un observateur. Pendant ce temps-là, quelques «médecins-stars» utilisent les moyens de l'hôpital pour soigner leur compte en banque. Un rendez-vous en privé s'obtient plus rapidement qu'une consultation en public. Il est temps que cela s’arrête !
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