Cela fait aujourd’hui presque trois ans que l’huile raffinée, vendue au Sénégal est fortifiée en vitamine A et que la farine boulangère est enrichie en fer et acide folique. Même s’il est tôt reconnaît le coordonateur de la Cellule de lutte contre la malnutrition (Clm), Abdoulaye Kâ de mesurer l’impact de ce programme sur la population ciblée notamment les enfants âgés de 6 à 59 mois et les femmes en âge de procréer, il faut selon le Dr Ndèye Khady Touré, conseillère à la Clm noter les efforts entrepris dans ce sens. Une occasion pour le Comité sénégalais pour la fortification des aliments en micronutriments (Cos­fam) qui travaille en étroite collaboration avec la Clm de faire une petite évaluation à mis parcours de ce qui a été posé comme acte.

Tout au début de sa mise en œuvre, le ministre du Commerce a été chargé d’exercer un contrôle au niveau des industriels tous les trimestres afin de s’assurer que la fortification se fait dans les meilleures conditions. D’au­tant plus que l’enrichissement de l’huile raffinée en vitamine A et de la farine de blé en fer et acide folique est rendue obligatoire depuis septembre 2009. Ainsi pour l’année 2013, les services du ministre du Commerce ont refusé l’autorisation de cinq demandes d’importation d’une quantité totale de 325, 58 tonnes d’huile et d’une demande d’importation de 105 tonnes de farine de blé à la vente. La raison évoquée, souffle-t-on, l’inexistence ou l’insuffisance de la teneur requise en vitamine A et en fer et acide folique dans l’huile et la farine boulangère. Sur la même période renseigne Dr Ndèye Fatou Ndiaye, chef de division de la nutrition à l’Institut technologie alimentaire (Ita), 99 293 tonnes d’huiles enrichies en vitamine A ont été produites et importées sur un objectif de 120 000 tonnes. Pour ce qui est de la farine de blé, 356 027 tonnes de blé enrichies en fer et acide folique ont été importées et produites.
Du côté des industriels, note la représentante du ministre du Com­merce dans cette rencontre, même si des efforts sont notés, beaucoup reste à faire. «Nous les avons accompagnés durant deux ans dans le processus de la fortification. Maintenant nous pensons qu’ils (industriels) sont en mesure de voler de leurs propres ailes. Et c’est pourquoi nous avons commencé à sanctionner si nous constatons des manquements et c’est souvent le cas», se désole la représentante du ministre. Il faut aussi signaler que la farine et l’huile ne sont pas les seuls aliments fortifiés au Sénégal. D’autres le sont aussi d’où la nécessité d’harmoniser selon Ndèye Khady Touré pour une meilleure efficacité.

A côté de la fortification qui est une stratégie à moyen terme pour la lutte contre les carences en micronutriments, il faut ajouter d’autres stratégies sur le court et le long terme. C’est seulement après la combinaison de toutes ces stratégies que la Cellule et le Cosfam pourrait mesurer l’impact de la lutte sur la population ciblée. Il faut rappeler que le programme de la fortification cible les 14 régions du Sénégal. Il couvre près de 80% de la population totale.

Écrit par Ngoundji DIENG

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