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Sud Quotidien | Sénégal | 05/03/2014 | Lire l'article original
Le Sénégal est déterminé à combattre efficacement les maladies tropicales négligées. En prélude au lancement d’une troisième campagne de masse prévue au mois de mai prochain des spécialistes de ces pathologies en question ont rencontré mercredi dernier la presse pour parler de leurs préoccupations.
Même si en effet ces derniers ont reconnu les efforts louables consentis pour venir à bout de ces maladies, en revanche ils ont quelques craintes de voir les difficultés d’ordre financier freiner la bonne exécution de leur feuille de route. C’est ce qu’a confié le Dr Alioune Badara Ly coordonnateur de la filariose lymphatique, de l’onchocercose et du programme des maladies
tropicales. Il a rappelé les difficultés de financement déjà rencontrées dans le cadre de la lutte contre ces maladies.
«Nous disposons de très peu de moyens, c’est pour cela que nous procédons à des campagnes de masse intégrées afin d’avoir un rapport coût et efficacité amoindrie », a révélé le responsable de cette offensive qui va être engagée sur plusieurs fronts.
Selon ce dernier, «les moyens sont largement insuffisants face aux défis à relever», avant de faire remarquer que « l’insuffisance des ressources est l’un des facteurs limitant au niveau opérationnel et cela est vivement dénoncé par les médecins chefs des régions et de districts. »
Cette vision du responsable de cette campagne est largement partagée par le Dr Fatou Ndiaye Badiane, point focal de la lutte contre la rage. En effet, après avoir révélé que cette maladie transmissible devient mortelle dans 100 % des cas, elle déploré également la rareté des ressources budgétaires. « Si l’accessibilité géographique au traitement de ces maladies est possible, l’accessibilité financière pose encore problème. », regrette-t- elle. Elle rappelle les orientations stratégiques de la lutte contre les MTN, telles que recommandées par l’OMS qui a toujours conseillé la mise à disposition des populations d’un traitement gratuit et de qualité. Cette gratuité pour elle, est loin d’être effective dans le traitement actuel de la rage et les autres maladies négligées. «La majeure partie des populations se font traiter lors des campagnes de masse parce que le traitement est onéreux. Pour les campagnes de masse, on a réussi à obtenir des médicaments grâce à l’appui des partenaires. »
Dans la même lancée, elle a tenu à dénoncer le déséquilibre constaté dans les financements des programmes. La lutte contre la rage par exemple, dit-elle, ne dépasse pas 100 millions de francs Cfa par an alors que pour d’autres pathologies, ce sont des milliards qui sont dépensés. Une raison suffisante pour elle de dénoncer le fait de prendre en charge quelques maladies et en laisser d’autres tuer des milliers personnes pour cause de négligeance.
Au cours de la rencontre une présentation sur la lèpre a été faite par le directeur du CHOM de FANN, Richard Pau. Il a fait état des gros efforts que le Sénégal déploie dans le cadre de l’éradication de cette maladie.
Cheikh Tidiane MBENGUE
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