Le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) remet à 2018 son objectif de pré-élimination du paludisme au niveau national pourtant initialement prévu en 2015 dans le cadre du Plan stratégique 2011 2015. Cet objectif ambitieux, selon le coordonateur du Pnlp, Mady Bâ était déjà porté à l’époque par le ministre de la Santé, Modou Diagne Fada. Mais à quelques mois de la fin de ce plan, les autorités du Pnlp, avec leurs partenaires, se sont rendu compte que la pré-élimination à l’horizon 2015 n’était pas tenable.
«Il fallait revoir cet objectif et c’est dans ce cadre que nous avons fait une revue, en prélude à la Journée mondiale de lutte contre cette pandémie. Cela nous a permis de voir que 2015 était un horizon assez proche et qu’il fallait repousser l’échéance à 2018. Parce que cette pré-élimination nationale en 2015 était assez difficile», souligne le coordonateur du Plnp, Mady Bâ. Ainsi un nouveau Plan stratégique 2014-2018 vient d’être mis en place. Son objectif est de réduire la morbidité jusqu’à attendre le seuil de pré-élimination mais aussi baisser le taux de mortalité jusqu’à 75%.

Néanmoins, il faut dire que d’importants résultats avaient été notés au cours des dernières années dans la lutte contre le paludisme notamment en termes de réduction du taux de morbidité. En outre, la prévalence est passée de 6% en 2008 à 3% en 2012. A cela, il faut ajouter l’incidence qui a été aussi fortement diminuée. «Actuellement, nous sommes à moins de 20 cas pour 1000», révèle le commandant Bâ qui précise tout de même que la tendance est assez différente dans les régions. «Celles du centre et du nord ont les plus faibles incidences par contre celles du sud et du sud-est continuent à avoir des incidences assez élevées», ajoute le coordonateur le Pnlp.

Et c’est la raison pour laquelle, dans ses réponses, le programme a préconisé un ciblage des interventions en fonction des régions. Puisqu’il est conscient que les acquis sont encore très fragiles. «Il nous faudra redoubler de vigilance si nous baissons les bras, les tendances antérieures peuvent revenir. Et c’est le lieu pour moi de lancer un appel au secteur privé pour un financement plus accru de sa part», plaide M. Bâ.

Cette année, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme sera célébrée à Richard-Toll. Cette localité située dans la zone verte a été choisie dans le souci de préserver les acquis et de se dire que la pré-élimination du paludisme est faisable.

Écrit par Ngoundji DIENG

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