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Revue de presse de santé tropicale

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Comment le palu a été «vaincu» à Richard Toll

Walfadjri | Sénégal | 26/04/2014 | Lire l'article original

Située dans une zone d’eau, propice à la prolifération de moustiques, Richard Toll n’en a pas moins réussi sa prise en charge des cas de palu. En plus d’être l’un des premiers districts à bénéficier de financement du Roll Back Malaria (Rbm), Richard Toll a mis un focus sur le diagnostic, la prise en charge, la prévention avec la distribution gratuite de moustiquaires imprégnées avec un niveau de couverture locale de plus de 98 % des lits pour faire reculer la maladie. Et pour accentuer la lutte, il a été déroulée la stratégie d’aspersion intra domiciliaire consistant à pulvériser d’insecticides les chambres. Supplanté par le diabète, l’hypertension artérielle, la bilharziose, le paludisme n’est plus la première cause de décès ni de morbidité au nord du Sénégal, particulièrement à Richard Toll.

Pendant toute l’année 2013, le district sanitaire de cette ville n’a enregistré que 317 cas de paludisme confirmés. Pourtant, la localité se situe dans une zone d’eau, décor propice à la prolifération de moustiques qui, de par leur piqûre, transmettent la maladie d’une personne malade à une personne bien portante. Sévissant principalement en Afrique sub-saharienne, qui enregistre 90 % des décès dans le monde, le paludisme aura affecté en 2012 plus de 200 millions de personnes causant environ 627 mille morts. Interpellé hier, vendredi 25 avril, journée dédiée à la lutte contre le paludisme dans le monde, le médecin-chef du district sanitaire de Richard Toll, Dr Algaye Ngom, indique que ce résultat positif est consécutif à la mise en œuvre depuis 2011 du programme d’élimination du paludisme dans la circonscription sanitaire, par la lutte contre la transmission locale de la maladie. Et le constat, selon Dr Ngom, est que le nombre de cas a régressé de façon considérable par rapport aux années précédentes. Il explique que ce résultat a été obtenu grâce à «plusieurs interventions à efficacité prouvée» enregistrées au niveau du district. Richard Toll a été l’un des premiers districts à bénéficier de financement du Roll Back Malaria (Rbm) pour faire reculer la maladie. Un focus avait été mis sur le diagnostic, la prise en charge, la prévention avec la distribution gratuite de Moustiquaires imprégnées d’insecticides à longue durée d’action (Milda) avec un niveau de couverture locale de plus de 98 % des lits.

A l’issue de ce focus, entre 2006 et 2013, il a été déroulée la stratégie d’aspersion intra domiciliaire consistant à pulvériser des insecticides dans les chambres, les maisons pour tuer les moustiques qui transmettent le paludisme pendant une période de trois à six mois. Ce qui a fortement contribué à réduire la population des moustiques dans la zone au même titre que la sensibilisation et l’implication de la communauté. Ces actions menées sous la houlette du Programme national de lutte contre le paludisme et de Plan Sénégal ont été déterminantes. Ces stratégies ont été renforcées dès qu’il a été constaté une baisse des cas, à travers une anticipation des interventions, le diagnostic précoce, l’investigation et la documentation des cas confirmés. Des stratégies qui ont permis de remonter la chaîne de transmission afin de vaincre le mal à la source. «Chaque fois qu’on a enregistré un cas de paludisme confirmé, on descend au niveau de la communauté, on fait une documentation et une investigation autour de la maison et des concessions proches du cas. Ce qui permettait de savoir que l’essentiel des cas avait au moins eu à séjourner en dehors de Richard Toll. Sur les 317 cas enregistrés cette année dans le district de Richard Toll, on note 40 à 50 cas qui n’ont jamais quitté le district, mais qui ont été en contact avec des cas qui ont eu à voyager ; ou des maisons qui ont eu à enregistrer des mouvements de personnes». Des stratégies d’anticipation ont été déroulées avec les entreprises privées qui ont des services médicaux où l’on procède à un dépistage pendant l’embauche pour au moins détecter le plus tôt possible d’éventuels cas avérés du paludisme afin de les traiter.

Préservation des acquis de la lutte a Richard Toll

La mobilité humaine, un casse-tête local Avec moins de cinq cas pour mille habitants depuis 2013, le district sanitaire de Richard Toll est sur la voie de pré-élimination du paludisme, comme du reste toutes les localités situées au nord du Sénégal. Seulement, les autorités sanitaires et autres acteurs locaux font face à un défi majeur qu’ils ne sauront, à eux seuls, relever. Il s’agit de la gestion des flux migratoires des personnes vers le district. Selon Dr Ngom, les cas confirmés de paludisme notés à Richard Toll ont été souvent importés pour la simple raison que Richard Toll a la particularité d’être une ville ouvrière. Elle est économiquement active avec la présence de plusieurs entreprises pourvoyeuses de milliers d’emplois directs ou indirects en provenance des localités environnantes. Un atout économique qui mérite un meilleur encadrement afin de ne pas créer les conditions de résurgence de la maladie, et ainsi rendre nuls les efforts jusqu’ici consentis. «Il y a beaucoup d’entreprises ici dont la Compagnie sucrière sénégalaise (Css), Sen Huile, la Socas qui enregistrent un mouvement important de populations pendant les périodes de récoltes. Il y en a même qui viennent de l’extérieur du pays, notamment de la Mauritanie, du Mali avec des niveaux de transmission du palu différents de celui de Richard Toll. Quand ces gens qui vivent avec le palu sont en contact avec les populations locales bien portantes, la transmission demeure», explique le médecin-chef du district sanitaire de Richard Toll. La ville de Richard Toll, ajoute-t-il, étant ceinturée par la Mauritanie d’une part et d’autre part par d’autres districts à l’intérieur du pays, elle n’est, donc, nullement isolée de la menace de résurgence des cas de paludisme. «Dans les défis, on doit orienter la politique de gestion des cas par une harmonisation de la lutte avec les autres localités limitrophes aussi bien à l’intérieur du pays que hors de nos frontières. Il y a des aspects que nous, en tant que district, ne pouvons pas gérer, mais que seul l’Etat central peut coordonner», estime Dr Ngom.

Approche économique d’un combat contre le paludisme

Les dividendes au nord du Sénégal Alors qu’on note un net recul du paludisme dans la zone nord du Sénégal avec moins de cinq cas pour 1 000 habitants, les acteurs impliqués dans la lutte contre cette pathologie tropicale semblent n’avoir qu’une vision clinique, médicale, épidémiologique de la réponse. C’est en tout cas le constat fait, ce jeudi 24 avril, par le directeur de l’hôpital de Richard Toll dont la ville accueillait, hier vendredi 25 avril, la cérémonie officielle de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme.

Aujourd’hui, suggère Amadou Bakhaw Diaw, il faudrait avoir une approche économique afin de savoir en quoi le recul de la maladie a pu impacter positivement sur la productivité des populations. Egalement économiste de la santé, il fait remarquer que de prime à bord, le palu a toujours été une maladie qui sévissait pendant la période d’hivernage, soit la période la plus productive pour une population agricole comme celle sénégalaise ; et des milliers d’heures de travail étaient perdues à cause du paludisme. «Au lieu de voir l’impact de la lutte contre le palu au niveau épidémiologique, on aurait pu voir en quoi ce qui a été investi dans la lutte a été productif. C’est-à-dire, comment ce recul du palu a pu augmenter la force de travail des populations», plaide M. Diaw, à l’issue d’un forum sur le paludisme, tenu en prélude à la journée mondiale dédiée à la lutte contre cette pathologie. Médecin-chef de la Compagnie sucrière sénégalaise (Css), Dr Aboubacar Gassama révèle que de 12millions Fcfa par an, les dépenses annuelles de prise en charge des employés malades sont passées à 150 mille Fcfa aujourd’hui. Il en est de même concernant les cas d’absentéisme dus au palu qui ont fortement baissé même si, précise-t-il, aucune étude sur les heures de travail perdues à cause du palu n’a, pour le moment, été faite. «La Css enregistrait au total cent cas de palu par semaine sur le plan diagnostic clinique.

Aujourd’hui, elle ne note qu’un cas par semaine. L’entreprise connaît les effets bénéfiques de ce combat contre le paludisme et est prête à investir en Test de diagnostic rapide (Tdr), en diagnostic biologique pour garantir au personnel de l’entreprise une bonne productivité». En outre, le directeur de l’hôpital de Richard Toll rappelle que le Walo est une zone où les maladies liées à l’eau comme le paludisme constituent les causes de la baisse de la productivité. «Nous sommes une zone où il y a une filière tomate, riz, patate douce et l’aquaculture. Les populations du Walo vivent et travaillent auprès de l’eau. Faire en sorte que cette maladie de l’eau disparaisse n’est que pour augmenter la productivité des paysans et des pêcheurs walo-walo», estime Amadou Bakhaw Diaw. Il se réjouit de ce que, à Richard Toll, les autorités sanitaires ont eu la chance d’avoir un partenariat public-privé fort. Selon lui, la Compagnie sucrière sénégalaise avait intérêt à lutter contre le paludisme pour augmenter la productivité de ses travailleurs. Le district sanitaire avait tout aussi intérêt, au nom de la santé publique des populations, de lutter contre le palu et d’avoir des résultats probants. «Avec six mille travailleurs, la Css se battait pour que ses travailleurs puissent venir travailler et de ne pas tomber malades. La Css avait intérêt à collaborer avec le district sanitaire, avec le service public ; et on a pu voir que quand il y a eu jonction d’intérêts entre le public et le privé, cela a permis de rabaisser la prévalence du paludisme à un taux très bas», analyse M. Diaw.

Écrit par aminata

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