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Lutte contre la mortalité maternelle : les sages-femmes, un personnel indispensable dans la réduction des décès

Le soleil | Sénégal | 06/06/2014 | Lire l'article original

La délivrance de soins préventifs et d'entretien par une équipe de sages-femmes, l'accès immédiat aux services d'urgence en cas de besoin, l'achèvement des études postsecondaires, le retard de l’âge du mariage des femmes. Ce sont, entre autres, les recommandations formulées dans le rapport 2014 consacré aux sages-femmes. « L'état de la pratique de sage-femme dans le monde 2014 : Sur la voie de l'universalité – Le droit des femmes à la santé ». Tel est l’intitulé du rapport 2014 consacré à la situation des dames en blouse rose rendu public ce 3 juin.

Selon un communiqué qui nous est parvenu, les 73 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine concernés par le rapport « supportent 96% du fardeau mondial des décès maternels, 91% des cas de mortinatalité et 93% des décès néonatals ». Pourtant, « ils ne disposent que de 42% des sages-femmes, infirmières et médecins du monde entier ».

Dans le but de réduire les inégalités criantes constatées, il est préconisé d’éduquer et de former davantage de sages-femmes. Surtout que ces dernières jouent un rôle primordial dans la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile. « Quand elles ont été formées conformément aux normes internationales et dans le cadre d'un système de santé pleinement fonctionnel, elles peuvent dispenser environ 90% des soins essentiels aux femmes et aux nouveau-nés et sont en mesure de réduire de deux tiers le nombre de décès maternels et néonatals », lit-on dans le rapport où l’on souligne les progrès accomplis, ces dernières années, dans les 73 pays couverts dans la réduction des décès maternels et infantiles. A titre d’exemple, le rapport mentionne que la mortalité maternelle baisse, chaque année, de 3% depuis 1990 dans ces Etats. Il en est de même pour la mortalité néonatale dont la baisse est évaluée à 1,9% par an depuis 1990.

Malgré les efforts fournis au cours de ces dernières années, les 73 Etats sont appelés à investir beaucoup plus sur les sages-femmes « pour remédier à la grave pénurie de soins », préconise le rapport. Pour y arriver, il est important, selon le rapport, de résoudre certaines contraintes relatives notamment à la « disponibilité, à l’accessibilité, à l’acceptabilité et à la qualité des services des sages-femmes ». Les mesures prises par certains Etats pour renforcer et améliorer l’accès ont été ainsi relevées.

C’est le cas de 45% des 73 Etats qui ont mis en place des « mesures propres » pour retenir les dames en blouse rose dans les zones éloignées. Parallèlement 28% d’entre eux ont élargi le recrutement et le déploiement des sages-femmes, tandis que 20% ont appliqué de nouveaux codes de pratique. L’aspect le plus marquant concerne la collecte de l’information qui a été considérablement améliorée. Cela « permet aux pays de remédier aux pénuries et de mettre au point les normes d'éducation ». La prise en compte de cette dimension a concerné 71% des 73 pays couverts par le rapport.

Pour combler les inégalités d’accès aux services, la formation des sages-femmes doit également être accrue. Malheureusement, souligne le rapport, « aujourd'hui, seulement 22 % des pays pourraient avoir assez de sages-femmes pour procéder aux interventions salvatrices qui répondraient aux besoins des femmes et des nouveau-nés, de sorte que plus des trois quarts (78%) des pays connaissent encore de graves pénuries en matière de soins appropriés ».

Les recommandations formulées par le rapport, dans le court et moyen terme, portent notamment sur « la délivrance de soins préventifs et d'entretien par une équipe de sages-femmes, l'accès immédiat aux services d'urgence en cas de besoin et l'achèvement des études postsecondaires ». A long terme, le rapport conseille de « retarder l'âge du mariage » des femmes, « d’avoir accès à une nourriture saine et de recevoir quatre visites prénatales ».

Maïmouna GUEYE

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