Le premier rapport d’observation de la mise en œuvre de la Couverture maladie universelle (Cmu) a été présenté hier mercredi 16 juillet à la presse dans un hôtel de la place. Ce rapport du mois de mars 2014 initié par l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev) insiste sur le besoin de mettre à jour la carte sanitaire pour les cinq années à venir car, celle qui est en place, est caduque.

En effet, le directeur exécutif de la Cicodev a exhorté l’État à instaurer certains paramètres qui ne figuraient pas sur la carte sanitaire qui couvrait la période 2009-2013 : «Cette réactualisation de la carte sanitaire est d’autant plus urgente que celle qui a servi de base à notre observation couvre la période 2009-2013 », déclare Amadou Kanouté. Et de poursuivre : «elle n’est plus adaptée au nouveau contexte marqué par les deux actes majeurs que sont la Cmu lancé en en 2013 et l’acte III de la décentralisation ».
Ce rapport intitulé «Cartographie des structures sanitaires et place de la femme dans la mise en œuvre de la Cmu» décèle certaines lacunes dans le système sanitaire qui doivent être résolues pour que la Cmu puisse atteindre ses objectifs.

En effet, le rapport a révélé que même «si dans chacune des localités observées les besoins identifiés au sommet de la pyramide (hôpitaux) par la carte sanitaire 2009-2013 semblent avoir été comblés, l’observation révèle cependant une faiblesse préjudiciable à l’effectivité de la Cmu : le gros déficit en postes de santé » révèle le rapport qui assure que seule Ziguinchor, sur les six localités où la carte sanitaire avait prévu des réalisations, avait comblé, et même dépassé ses besoins en postes de santé d’où ce constat du rapport : « Notre observation révèle une pyramide sanitaire ressemblant à un géant aux pieds d’argile avec une base très fragile au vu des besoins en postes de santé non satisfaits.»

Le rapport dénonce aussi un déficit de ressources humaines important. Et si on se réfère au choix du Sénégal qui a opté pour des normes très larges comparativement aux normes recommandées par l’Oms, un gap important existe entre les besoins identifiés par le Pnds 2009-2018 et la mise en place des effectifs à mi-parcours du plan, avec des écarts.

Un cas comme Fatick qui devait avoir 31 médecins généralistes n’en compte que 5, soit 16% ; et Kébémer qui, au lieu des 17,5 médecins généralistes, n’en dispose que 3.
Pour remédier à ces manquements, Cicodev prône l’adaptation juridique, la pérennisation, l’augmentation graduelle des ressources affectées à la Cmu, dont une part substantielle serait affectée aux maladies féminines.

Ousmane Demba KANE

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