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Sud Quotidien | Sénégal | 04/09/2014 | Lire l'article original
Lors de sa dernière sortie, le ministre de la Santé et de l’Action sociale avait demandé à la presse de traiter la question du virus Ebola, importé de la Guinée, avec tact afin d’éviter une panique dans le pays. Awa Marie Colle Seck s’était même gardé de divulguer les différents lieux fréquentés par le jeune étudiant guinéen pour faciliter la traçabilité et retrouver ainsi toutes les personnes susceptibles d’avoir eu un contact avec le patient. Hélas, le quartier, la rue, tout comme la maison, fréquentés par le jeune sont tous connus des Sénégalais par la voie de la presse. Dès lors se pose la question de l’attitude professionnelle des journalistes face à une maladie épidémique de cette ampleur.
Selon Ibrahim Bakhoum, journaliste-formateur à l’Institut supérieur des sciences de l’information et de la communication (Issic), la question du virus Ebola est à prendre sous 4 ordres d’implication pour le traitement de l’information. Pour lui, il y a d’abord la question de la santé publique qui est essentielle et interpelle tout un chacun. A l’en croire, «toutes les mesures destinées à limiter les dégâts, doivent être appuyées par la presse, rendues publiques par la presse». Une manière, de participer à la sensibilisation et à la protection des citoyens. Ainsi, a-t-il estimé que «nous devons nous serrer les coudes, et travailler ensemble à stabiliser ça».
En outre, Ibrahima Bakhoum, membre du Tribunal des Pairs du Cored, a indiqué que le 2ème volet est la question de la stabilité nationale. Sur ce point, il a estimé que «la pollution de la question fini par vous faire perdre l‘essentiel. L’essentiel étant que tout le monde se mette autour d’un objectif précis de lutte contre Ebola». Selon lui, il n’est pas question que les politiques se saisissent de cette question, que ce soit dans un sens ou un autre, car «le virus qui est là n’a pas de coloration politique». Mieux, «on ne doit pas utiliser cette opportunité pour liquider l’adversaire ou le discréditer de quelque manière que ce soit», a-t-il expliqué. Dans la même lancée, il a demandé aux journalistes de recouper les informations à relayer et de les valider auprès des gens compétents, pour éviter de tomber dans la manipulation.
Sur le 3ème aspect, qui est purement diplomatique, le formateur en journalisme a informé que le virus Ebola «est entrain de perturber la (libre) circulation des biens et des personnes dans la région». C’est ainsi qu’il a déploré la fermeture des frontières à des Sénégalais vivant en Guinée, qui auraient exprimé le souhait de rentrer au bercail, en vain. A son avis, «les autorités sénégalaises n’ont pas le droit de faire cela». Ces compatriotes sénégalais «ne sont même pas en sécurité dans ce pays». Ainsi a-t-il proposé une ouverture des frontières pour ces derniers, tout en les contrôlant.
Abordant le 4ème et dernier point, il a indiqué que cette fermeture des frontières du Sénégal avec son voisin, la Guinée, a, par ailleurs, des conséquences économiques, lesquels problèmes ne doivent pas être occultés. A titre d’exemple, il a informé qu’il «parait que Diaobé est entrain de mourir de sa propre mort». Ce grand fleuron du commerce de la sous-région vit au ralenti depuis que la circulation des biens et des personnes a été bloqué entre le Sénégal et la Guinée. Une situation qu’a déplorée Ibrahima Bakhoum, relevant «qu’il ne faut pas qu’on ferme le pays».
Jean Michel DIATTA
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