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Sud Quotidien | Sénégal | 29/11/2014 | Lire l'article original
Face à la tenue du sommet de la francophonie, le professeur Amadou Gallo Diop, administrateur de la Fédération de la neurologie mondiale et président de la Ligue africaine de l’épilepsie apporte, dans cet entretien, des avis contributifs aux prochaines actions possibles de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Magnifiant ce que les médecins, scientifiques et chercheurs francophones ont apporté admirablement au monde, il suggère à l’OIF de développer les aspects sociaux touchant notamment à la santé des habitants des pays francophones. Il suggère à nouveau la mise en place d’une « Agence Francophone de la Santé » qui pourrait jouer un rôle déterminant à coté de l’OMS, de l’UNICEF et d’autres institutions mondiales. Idem en termes de prévention, de prise en charge précoce des maladies et de vulgarisation à travers la prévention via le Français et les langues nationales.
Quelle est la place de la francophonie dans la santé et qu’est ce que l’OIF peut apporter à la prévention et à l’assistance médicale ?
Je pense que la communication, la sensibilisation et l’éducation pour la santé sont trois axes fondamentaux pour la prévention et la prise en charge des malades. Cela passe inéluctablement par la langue, quelque soit la langue, le français ou les langues nationales. C’est un outil puissant dans le rapport entre les soignants et les malades. Mieux, c’est un outil fondamental pour transmettre le message destiné aux populations en matière de santé. La Francophonie en tant que langue est au même niveau que la langue nationale. Mais en réalité la santé n’a jamais pris une place centrale dans les politiques mises en place par l’OIF. Alors que tout le reste ne peut pas survenir tant que les gens ne sont pas en bonne santé.
Vous voulez dire que la santé est reléguée au second plan au sein de l’OIF ?
Elle n’y figure pas suffisamment. C’est dommage alors que les avancées majeures de la médecine et de la santé ont été toujours impulsées par des médecins, des scientifiques et des chercheurs francophones. On peut citer Louis Pasteur en infectiologie, Pierre et Marie Curie qui ont découvert la radiologie, Eugène Jamot qui a lutté de manière admirable contre la trypanosomiase ou maladie du sommeil. Idem pour le développement des vaccins contre les maladies telles la fièvre jaune, la rougeole, la variole, l’hépatite B. Les chercheurs francophones de France et d’Afrique ont découvert le VIH 1 et le VIH 2. On peut citer les écoles de la santé et les grands CHU français qui ont contribué à la spécialisation de la majorité des professeurs médicaux et des pharmaciens en Afrique. On peut citer les écoles de santé publique belge et française qui ont complètement bouleversé l’approche santé dans les pays de développement. On peut citer encore les organismes comme Médecins Sans Frontière et Médecins du Monde qui ont été efficaces et qui ont été primés par Nobel. Donc, les médecins scientifiques et chercheurs francophones d’Europe, du Canada et d’Afrique ont toujours joué un rôle pionnier dans la médecine et la santé dans le monde. D’où il faudrait les regrouper pour exploiter cette belle histoire médicale et très humaine dans ce qui pourrait être l’Agence francophone de la santé.
A quoi pourrait servir cette « Agence Francophone de la Santé » ?
Une telle Agence sera partenaire de l’OMS, de l’Unicef et des grandes institutions internationales coopérant avec les ministères francophones de la Santé. Cette création pourrait jouer un rôle majeur en termes de prévention, de prise en charge précoce des maladies et de vulgarisation à travers la prévention et les langues nationales. Mais pour cela, il faudrait une décision politique majeure du prochain Secrétaire général de l’OIF qui devrait proposer cette agence pour la santé et se battre pour sa mise en place. Elle pourrait servir de catalyseur dans le domaine de la formation médicale, paramédicale et technique. Ce qui va permettre aux institutions de formation dans le monde francophone d’être plus puissantes. Mieux encore, elle peut servir de cadre d’échanges dans le but de la formation pratique du Sud vers le Nord, et du Nord vers le Sud. Ce seront des échanges du donner et du recevoir parce que chacun a besoin de l’autre. Elle pourrait enfin impulser une recherche en santé et prendre en charge les maladies actuelles ou les maladies en développement comme les maladies non transmissibles et aussi les maladies négligées. Tout comme vulgariser des messages de prévention à l’endroit des maladies chroniques et non transmissibles à prévalence et mortelle sans oublier les maladies infectieuses. La fièvre hémorragique à virus Ebola est en train de nous le rappeler.
Cheikh Tidiane MBENGUE
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