Le médicament relève de la science du pharmacien (de la fabrication à la consommation par les malades). Celui-ci doit agir conformément à la déontologie de la profession pharmaceutique. Mais il y a beaucoup de récriminations contre les pharmaciens et malheureusement certains d’entre eux, par leur comportement incorrect, justifient en partie ces critiques. Le Syndicat national des pharmaciens du Mali (Synapharm) tente de trouver des explications à ces dysfonctionnements et de faire des propositions d’amélioration de l’exercice de la profession pharmaceutique dans notre pays.

C’était le but de la première journée pharmaceutique du Synapharm, tenue le week-end dernier au Centre international de conférence. La journée avait pour thème : « Les bonnes pratiques de dispensation des médicaments ». La cérémonie présidée par le chef du cabinet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Gallo Bah, a enregistré la participation du secrétaire général de Synapharm, Zoumana Fané, et de la présidente du comité d’organisation de la journée, le Dr Coulibaly Aminata. On y notait aussi la présence du président du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens (CNOP), le Dr Abdou Doumbia, du président de l’Intersyndicale des pharmaciens africains (Ispharma), le Dr Cheick Oumar Dia, et d’une représentante de la Pharmacie populaire du Mali (PPM), le Dr Youma Boukenem.

Ce rendez-vous scientifique des pharmaciens crée un cadre de concertation et d’échange sur les préoccupations essentielles liées à l’exercice de la profession pharmaceutique et sur les initiatives et actions à engager pour promouvoir et protéger cette profession. En résumé, les différents groupements pharmaceutiques et leurs partenaires ont entrepris de faire le check-up des difficultés et autres effets inhibiteurs de la progression de la science du pharmacien et engagé la réflexion sur l’avenir.

Au cours de cette journée scientifique des pharmaciens, des communications sur les soins en milieu hospitalier, l’éducation thérapeutique (cas des personnes vivant avec le Vih), la dispensation des médicaments, ont alterné avec les discussions. La nécessité a été soulignée à la jeune garde des pharmaciens, de devenir des acteurs modèles de la santé publique.

Pour la présidente du comité d’organisation de la journée, les difficultés de la profession pharmaceutique sont exogènes (parce que liées à des facteurs politiques et économiques) et endogènes du fait du comportement des pharmaciens. Elle a rappelé que le pharmacien est malheureusement perçu comme un vendeur et non comme un acteur de la santé publique. Pourtant le pharmacien demeure à la fois un homme de sciences et un acteur de la santé publique.

Le secrétaire général de Synapharm, détaillant les missions dévolues aux pharmaciens, a jugé que beaucoup reste à faire pour relever les grands défis. Tout développement passe, selon Zoumana Fané, par le respect des textes de la République et les pharmaciens doivent donner le bon exemple. Il a aussi plaidé pour le maintien et l’amélioration de la qualité de l’enseignement pharmaceutique dans notre pays.

Les pharmaciens ne sont pas en marge de l’évolution de la société. Le pluralisme syndical est ainsi une réalité dans le secteur pharmaceutique. Le président de l’Ispharma est revenu sur cette situation qui s’explique par le nombre des pharmaciens et la complexité des problèmes de la profession pharmaceutique avant d’inviter ses confrères à l’unité d’action face aux écueils.

La journée était parrainée par le président directeur général de la Pharmacie populaire du Mali (PPM), représenté par Mme Diallo Youma Boukenem, directrice de l’approvisionnement de l’entreprise. Celle-ci a souligné combien le thème de la journée mobilisait autour de la politique pharmaceutique et offrait l’opportunité de regarder dans la même direction pour un même dessein, celui d’une pharmacie rigoureusement responsable, innovante et efficace.

Pour sa part, le Dr Abdou Doumbia a assuré que l’Ordre des pharmaciens restait à l’écoute de toutes les préoccupations. Il a promis que l’organisation professionnelle s’emploiera à faire respecter la déontologie pharmaceutique par les pharmaciens.

Le chef de cabinet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a, lui, insisté sur l’importance de l’enseignement pharmaceutique. « L’enseignement est le soubassement de toute société qui aspire à évoluer. Nous sommes dans une société qui doit répondre à des exigences », a-t-il indiqué.

L’exigence du moment étant au combat contre l’épidémie du virus Ebola, Gallo Bah a rappelé la nécessité pour tous de s’impliquer dans cette lutte. Le défi est énorme, faisons en sorte que notre pays ne subisse pas le même le sort que certains pays de la sous-région ouest-africaine.

Cette première journée scientifique a été intense avec des discussions particulièrement utiles pour les pharmaciens, notamment les jeunes de la profession. Ceux-ci doivent s’inscrire dans une dynamique d’amélioration continue.

B. DOUMBIA

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