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Revue de presse de santé tropicale

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Disparition du Dr Balla Coulibaly : hommage à un pionnier et une sommité de la pédiatrie malienne

L'essor | Mali | 14/01/2015 | Lire l'article original

Quand on évoque le nom du docteur Balla Coulibaly, les compliments fusent : moralité exceptionnelle, insatiable appétit de connaissances, passionné, curieux, savoir encyclopédique en médecine, brillant, généreux, modeste, humble, etc. Pour faire simple, comme l’aurait voulu cet adepte du « pour vivre longtemps, il faut vivre caché », disons que ce médecin, originaire de Kaloumba dans le cercle de Nara, religieux pratiquant, a mis sa science, son énergie, sa vie au service de l’enfant. Cet expert était aussi un passeur de savoirs qui partageait sans arrière-pensée ses connaissances et discutait volontiers avec un confrère d’un malade qui lui posait problème. Grâce à sa mémoire phénoménale, il possédait un stock incroyable d’anecdotes. Il avait de surcroit l’art de les raconter dans les moindres détails en rappelant, non sans un brin de coquetterie, qu’à son âge, il lisait encore sans lunettes son journal préféré, « le Canard enchainé ».

Né à Bamako le 6 janvier en 1934, ce fils de postier entra très jeune à l’école primaire (1940-1941) à Niafunké puis Diré. Excellant dans toutes les matières, il va rafler les prix et figurera dans la 1ère promotion du concours des bourses en 1946. Il est ainsi admis à l’EPS qui deviendra en 1947 le collège Terrasson des Fougères puis, en 1949, le lycée Terrasson des Fougères. Il passe son bac (1ère partie en 1952 et 2ème partie l’année suivante). Ses études se poursuivent à Dakar en SPCN (Sciences, Physique, Chimie, Sciences Naturelles) puis en médecine à l’Institut des hautes études de Dakar. Créé en 1949, cet institut regroupait la faculté de médecine et celle de droit. Au Sénégal, Balla Coulibaly est un animateur de l’Association des ressortissants soudanais.

Après trois ans passés à Dakar, notre étudiant part pour la France et Paris où il intègre la 4è année (1957). Après sa thèse de doctorat, il choisit de se spécialiser en pédiatrie, devenant le premier spécialiste malien dans cette discipline. Il demeurera près de 10 ans en France, empilant des compétences en puériculture, médecine légale, parasitologie, pédopsychiatrie, etc.

Il multipliera les remplacements, engrangeant l’expérience, et forgeant l’admiration de ses patients par la qualité de ses prestations à une époque où les médecins noirs n’étaient pas légion dans les provinces françaises.

En 1973, Balla Coulibaly décida de rentrer au Mali. A cette époque, l’Ecole des assistants médicaux s’apprêtait à être supplantée par l’Ecole de médecine en partenariat avec la Faculté de médecine de Marseille. Le Dr Balla Coulibaly, tout fraichement rentré de France, est sollicité pour y enseigner la pédiatrie et la médecine du travail pour … 2000 FCFA de l’heure. Simultanément, notre praticien est affecté à l’hôpital Gabriel Touré au service de pédiatrie I.

Balla Coulibaly ne s’est pas contenté de faire son métier et d’enseigner, il a fait œuvre de pionnier dans beaucoup de domaines. Contacté par le Dr Peter Kneber de l’USAID pour travailler sur les sels de réhydratation orale (SRO), ils mèneront de concert les premières expériences de réhydratation orale au Mali. Pour préparer les sels en question, ils s’approvisionnaient sur les marchés locaux. Cette expérience originale vaudra au Mali d’être l’un des rares pays d’Afrique à être invité à la conférence mondiale sur les maladies diarrhéiques aux Etats-Unis en 1983.

Le Dr Balla Coulibaly défrichera aussi le champ de la lutte contre le Sida au Mali. Il a ainsi encadré le jeune interne Chouaibou Dicko (actuellement médecin pédiatre installé au Canada) qui a soutenu une des premières thèses sur le Sida chez les enfants au Mali.

Il s’est beaucoup investi dans l’humanitaire de concert avec les Œuvres universitaires de l’Ordre de malte qui lui faisaient parvenir chaque année des tonnes de médicaments et de consommables qu’il distribuait généreusement aux structures de santé de son cercle natal.

Admis à la retraite en décembre 1991 avec le titre d’assistant chef de clinique, il n’a jamais voulu être agrégé alors qu’il en avait les compétences. Pourquoi ? Cette question reste sans réponse. S’il aimait nous dire que pour vivre longtemps il faut vivre caché, nous croyons que cet homme brillant qui a tout donné à son pays, a été secrètement et profondément blessé par le peu de reconnaissance de la Nation à son égard. Atteint d’une hépatite, il a été ainsi contraint de se faire évacuer à ses frais en France. L’épisode lui a laissé un goût amer alors qu’il se tuait au travail.

On peut donc comprendre qu’il n’ait pas eu envie d’aller plus loin en sachant qu’il pouvait rester utile aux enfants du Mali hors du circuit de l’hôpital public. Le Dr Balla Coulibaly continua ainsi à exercer son métier de pédiatre chez lui à Quinzambougou où il soignait à longueur de journée les enfants avec toujours la même passion. C’était aussi sa manière à lui de maintenir sa santé physique et mentale.

Balla Coulibaly était marié et père de 8 enfants. Nous l’avons rencontré pour la dernière fois en fin septembre ou début octobre 2014. Il nous a rendu visite en pédiatrie lors d’un contrôle effectué au CHU Gabriel Touré après une intervention subie en Tunisie. Il nous raconta dans les moindres détails les circonstances de la découverte de sa maladie, le traitement reçu et le pronostic. Et il déclina l’offre d’être raccompagné à sa voiture car, disait-il, il faisait chaud. Voilà l’homme tel que nous l’avons connu.

Le Dr Balla Coulibaly est décédé à 81 ans le 23 décembre 2014 vers 12h au CHU du Point G. Il a été enterré le lendemain après avoir reçu une décoration à titre posthume. Nos autorités nous ont habitués à ces reconnaissances tardives du mérite. Mais mieux vaut tard que jamais.

Balla Coulibaly a disparu de cette terre. Nous l’acceptons avec humilité, car la seule vérité sur cette terre finalement est le retour à l’Eternel, mais son nom ne disparaîtra jamais ! Puisse son âme reposer en paix. Amen.

L’Association malienne de pédiatrie

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