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Le quotidien | Sénégal | 22/01/2015 | Lire l'article original
Les usagers des centres de santé de Dakar peuvent d’ores et déjà nourrir des inquiétudes. Beaucoup d’entre ces centres peinent en effet, à prendre en charge leurs factures d’eau et d’électricité, antérieurement gérées par la ville de Dakar. Ce qui laisse entrevoir des difficultés majeures pouvant même aboutir à la fermeture de ces structures médicales.
« L’Acte 3 de la Décentralisation et ses dégâts collatéraux.» L’on serait tenté de résumer ainsi les frustrations des travailleurs des collectivités locales, mais également les conséquences sanitaires que cette réforme peut avoir sur l’offre de soins à Dakar. Déjà, des médecins du Samu municipal étaient en grève depuis lundi, conformément au mot d’ordre de grève générale des travailleurs des collectivités locales, sur l’ensemble du territoire national, pour réclamer l’application des textes régissant la Fonction publique locale, mais ce mouvement d’humeur des médecins n’est rien par rapport à ce qui risque d’arriver aux centres de santé de Dakar. Du moins certains d’entre eux qui dépendaient en grande partie du soutien de la mairie de Dakar. En effet, les factures d’eau et d’électricité de plusieurs centres de santé étaient réglées à partir de la mairie de Dakar.
Mais avec la nouvelle réforme, Khalifa Sall n’a plus les moyens de le faire. Du coup, ces factures reviennent aux mairies qui abritent les centres de santé concernés dans leur circonscription. Seulement, voilà deux ou trois mois que ces maires se plaignent de factures élevées au point même de les rejeter entre les mains des centres de santé, demandant aux comités de santé de trouver les moyens de les payer.
Une source médicale contactée par Le Quotidien a estimé ces factures entre 1 et 2 millions de francs, pour des centres de santé qui n’arrivent pas à faire des recettes au-delà de 3 millions par mois. Et c’est avec ces mêmes recettes que les Agents de santé communautaires (Asc) sont payés. Ce qui explique l’étonnement et surtout l’inquiétude de notre interlocuteur : « Comment voulez-vous que les centres de santé paient des factures d’eau et d’électricité de 1 ou 2 millions de francs ? A coup sûr, ces centres vont vers des difficultés majeures, parce que les mairies se sont désengagées. »
En réalité, affirme Dr Mbaye Paye, secrétaire général du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), les conditions sont réunies aujourd’hui, pour que ces centres de santé disparaissent. Il ne met pas de gants et rappelle que cette situation était connue par les concepteurs de la réforme, qui n’ont pas voulu, malgré tout, anticiper pour trouver des solutions à ce « gros problème ».
Les maires, eux, se sont signalés dès le début, en estimant n’avoir pas les moyens de prendre en charge les factures d’eau et d’électricité des centres de santé de leur circonscription. Certains d’entre eux ont même demandé à ce que ces centres de santé soient redéployés à la ville de Dakar qui pourrait trouver des solutions.
Aly FALL
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