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Le soleil | Sénégal | 03/02/2015 | Lire l'article original
Des statistiques tirées du registre du cancer datant de 2010 révèlent que 1697 cas de cancers sont dénombrés dans la région de Dakar. Avec 6 800 nouveaux cas recensés chaque année au Sénégal, le cancer reste la deuxième cause de mortalité chez l’adulte après les maladies cardiovasculaires. Les chiffres du registre 2010 sur le cancer font état de 1697 patients recensés dans 10 structures hospitalières de la région de Dakar. Cette information est du Pr Mamadou Diop, directeur de l’institut du cancer de l’hôpital Aristide Le Dantec. C’était lors d’une conférence de presse organisée, hier, en prélude à la Journée mondiale contre le cancer prévue demain.
Selon lui, chaque année, 6.800 nouveaux cas de cancers sont enregistrés au Sénégal, ce qui occasionne 4.900 décès. Le cancer est ainsi la deuxième cause de décès dans notre pays chez les personnes âgées de 50 à 60 ans. De l’avis du spécialiste, les cancers du sein, du col de l’utérus, du foie ou de la prostate sont les plus fréquents.
Il a cependant rappelé que les données de Dakar sont partielles, car le travail se poursuit pour avoir de vraies statistiques. M. Diop s’est félicité de la mise en place progressive d’un registre du cancer à Dakar. « Nous l’avons souhaité depuis longtemps », a-t-il expliqué.
Le Dr Marie Kâ Cissé, chef de la division des maladies non transmissibles au ministère de la Santé, a indiqué que le registre de Dakar est fonctionnel. Son rôle est de renouveler et d’enregistrer les nouveaux cas de cancer. Elle a reconnu qu’il a fallu un long travail.
Auparavant, le Pr Mamadou Diop a aussi évoqué les coûts du traitement. Le patient atteint de cancer, après plusieurs examens et traitements, peut débourser entre 90.000 FCfa et 2.520.000 FCfa. Des montants hors de portée des populations aux revenus faibles. D’où la nécessité, selon lui, de subventionner la prise en charge de cette maladie. Dans ce cadre, annonce le Dr Cissé, « le gouvernement a promis de subventionner la chimiothérapie et les autres traitements jusqu’à 1 milliard de FCfa. En plus, les autorités vont entamer une négociation des prix des médicaments avec les grossistes privés. « Ce qui nous permettra de faciliter l’accès aux médicaments des populations », a-t-elle déclaré. Pour ce qui est des activités de prévention et de soutien aux femmes atteintes de cancers, la présidente de la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca), Dr Fatima Guenoune, a révélé qu’environ 1000 femmes ont bénéficié de mammographie en 2014. Le thème de la Journée mondiale de lutte contre le cancer 2015 porte sur « Cancer et alimentation ». Pour le Pr Diop, la mauvaise alimentation est, en grande partie, responsable des cancers. « Maitriser notre alimentation permettra de réduire certains cancers », a conclu Dr Marie Kâ Cissé.
Un plan national de lutte de 5 milliards dévoilé
Le directeur de l’institut du cancer de l’hôpital Aristide Le Dantec a présenté le Plan national de lutte contre le cancer (Pnlcc) 2015-2019. Il est évalué entre 4 et 5 milliards de FCfa. Le Pr Mamadou Diop a précisé que ce budget ne concerne pas les infrastructures, mais seulement le traitement et la prévention. « Pour les équipements et les infrastructures, il nous faut une somme d’environ 16 milliards de FCfa » a-t-il affirmé. Le Dr Marie Kâ Cissé, chef de la Division des maladies non transmissibles, a ainsi plaidé pour plus de partenariat entre le privé et le public.
Eugène KALY
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