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Le cancer au Sénégal : 4900 morts par an

Sud Quotidien | Sénégal | 03/02/2015 | Lire l'article original

Le cancer du sein est devenu plus fréquent au Sénégal. Il est suivi du cancer du col de l’utérus, du foie, de la prostate et des poumons. Ces données parcellaires ont été livrées hier, par le Professeur Mamadou Diop, chef du service de l’Institut Curie de l’hôpital Aristide Le Dantec. Lors d’un exposé liminaire, le cancérologue a fait un état des lieux inquiétants avec une prévision de tendance à la hausse si on ne prend pas les dispositions adéquates contre cette maladie qui tue plus 4900 sénégalais par an. Tel est le sombre tableau esquissé en prélude de la journée mondiale de lutte contre le cancer prévu le 4 février prochain.

Si beaucoup de pays africains n’arrivent pas à avoir de réelles statistiques sur les cancers, au Sénégal, un pas vient d’être franchi. Car depuis 2010 un registre d’enregistrement des données auprès des hôpitaux est en train de collecter les différents types de cancers qui existent dans le pays.

En prélude à la journée mondiale de lutte contre le cancer, le Pr Mamadou Diop, chef du service de l’Institut Curie à l’institut Curie du Chu de Dantec est revenu sur ce registre qui a permis d’avoir des données parcellaires dans 10 structures sanitaires sénégalaises. C’est le cancer du sein qui vient largement en tête dans le décompte suivi par celui du Col de l’utérus, de la prostate et du poumon. Il a été noté, toujours selon le spécialiste, une large prédominance féminine des victimes du cancer. Sans compter que les mêmes données ont montré que les malades enregistrés proviennent de la région de Dakar. Ce qui pourrait du reste être expliqué par l’absence de structure spécialisée à travers les régions.

Contrairement aux pays développés, la tranche de 50 à 60 est la plus affectée par les tumeurs. Après cette première fourchette statistique, l’on attend d’ici la fin de l’année 2015, des données plus complètes auprès des 10 hôpitaux ciblés. Et le professeur de fustiger le manque de statistiques fiables en Afrique avant de revenir sur les derniers chiffres au Sénégal qui font état de 6900 nouveaux cas enregistrés dont 4900 décès. Selon toujours le chef de l’Institut Curie, le cancer devient ainsi la deuxième cause de décès après les maladies cardiovasculaires.

Le professeur a également axé sa présentation sur le retard des évacuations sanitaires liées à ces cancers qui font que le taux de survie est faible. Environ plus de 68% des malades viennent tardivement dans les structures de soins. Rien que pour le cancer de la prostate touchant les hommes, 84 % des malades arrivent en retard du fait qu’il n’existe pas encore une politique de dépistage sur cette maladie. Pour les enfants, 93 % des malades arrivent à un stade avancé. Pareils pour ceux qui souffrent du cancer des poumons à cause du tabagisme. Alors en a croire le spécialiste, 30 % des types de cancer sont liés à des infections. D’où la nécessité d’une bonne politique de dépistage.

Haro pour l’alcool vendu à 100 FCFA dans les sachets

Parlant de la prévention des maladies liées au cancer, le professeur Diop en a profité pour dénoncer la nouvelle forme d’alcool dévastateur pour la santé et accessible à toutes les bourses. A 100 F, un sachet est mis à la disposition des alcooliques qui peuvent être condamnés par ces maladies. C’est pour cela que la commercialisation de l’alcool tout comme le tabac ainsi que les produits à l’origine des cancers doit faire l’objet d’une législation très forte.

1 milliard de l’état pour subventionner le cancer

Face à un traitement du cancer jugé très onéreux et qui nécessite de la part du patient une somme comprise entre 950 000 à 2 500 000 de nos francs, il n’est pas évident pour tous les malades de faire face à de tels coûts. C’est pourquoi l’Etat a décidé de venir en appoint aux personnes affectées en subventionnant la chimiothérapie d’1 milliard pour cette année 2015. Cette somme permettra de faire supporter au mieux les médicaments pour les malades.

Le plan national de lutte contre le cancer (Pnlcc) a été largement visité en présence de la directrice des maladies non transmissibles le Dr Cissé représentant le ministre de la santé et du représentant de l’OMS.

Cheikh Tidiane MBENGUE

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