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Sud Quotidien | Sénégal | 10/02/2015 | Lire l'article original
Lancé officiellement en 2012, le Plan national de planification familiale vient de faire l’objet d’une réunion d’évaluation de parcours tenue les 5 et 6 février au King Fadh Palace sous la conduite du ministère de la Santé et de l’Action sociale. Cette rencontre a accouché de fortes recommandations pouvant déterminer l’avenir de la planification familiale au Sénégal dont les objectifs sont d’augmenter le taux de prévalence contraceptive pour les femmes en union de 12% en 2010 à 27% en 2015.
En vue d’une réduction rapide de la mortalité maternelle néonatale et infantile, les objectifs retenus pour la planification familiale ont permis aux dirigeants du Plan national de donner rendez-vous aux sénégalais et aux partenaires au développement en décembre 2015. Une détermination que le directeur de la Santé de la reproduction et de la Survie de l’enfant, le Dr Mamadou Bocar Daff a montrée devant les partenaires, les directeurs régionaux, les élus locaux etc. C’était lors de la cérémonie de clôture de la rencontre annuelle sur la revue à mi-parcours du Plan national sur la planification familiale.
Lors de ce conclave, il a dégagé les perspectives par rapport à l’Agenda 2015 qui doit consolider les progrès dans ce domaine. Lesquels progrès seront possibles grâce à l’appui des directeurs régionaux, à la société civile, aux religieux et aux partenaires, selon toujours le Dr Daff. En témoignent les données de 2014 qui ont révélé une nette augmentation de la prévalence de 16% avec une tendance qui se dégage de 20% chez les femmes en union utilisant les produits contraceptifs au niveau national. Autrement dit une évolution de femmes sous méthodes contraceptives qui est passée de 252.855 en 2012 à 438.163 en 2014. Sans compter les 92.689 grossesses non désirées évitées, 29.660 avortements et la réduction de 378 décès maternels.
Réduire de 27% la mortalité maternelle et infantile en 2015
Au vu de ces résultats, à travers les données et tendances encourageantes, le Dr Daff a pris l’engagement de renforcer les activités et satisfaire les demandes exprimées par les régions en termes d’équipements et de kits. Tout en poursuivant le plaidoyer pour le changement des mentalités, il a lancé un vibrant appel aux gouverneurs, élus locaux et représentants étatiques sur l’approche multisectorielle. Dr Mamadou Bocar Daff de conclure en donnant rendez-vous en fin 2015 pour que le ministère de la Santé et de l’Action sociale fête les objectifs de 27% fixés pour la réduction de la mortalité maternelle et infantile.
Dans la même lancée, le chef de la Division planification à la direction de la Santé de la reproduction et la survie de l’enfant, Dr Papa Chimère Diaw a salué le renforcement du budget des produits contraceptifs par l’Etat qui a permis au Sénégal de réaliser des bonds de 4 points par an. Avant d’ajouter : « si on accélère, on peut réussir les 7 points qui restent d’ici la fin de 2015 ».
Lors de cet atelier présidé par le ministre de la Santé et de l’Action sociale, plusieurs communications ont été faites et ont concerné les performances, l’offre, la création et la disponibilité des produits. Les résultats de la campagne « Moytou Nef » tout comme des panels de l’Ecole des maris du Niger et l’expérience de la Mauritanie en matière de disponibilité des produits ont fait l’objet de présentations et de discussions lors des travaux.
Les recommandations retenues à l’issue de cet atelier enrichissant tournent autour de la satisfaction des besoins des clientes, le rapprochement des services mobiles aux populations, l’extension de certaines stratégies comme l’offre d’injectable au niveau communautaire. Il s’agit ensuite de faire en sorte que toutes les cases de santé du Sénégal offrent la pilule ou les produits injectables. Il y a aussi mettre à l’échelle nationale certaines interventions qui étaient en phase pilote, recruter du personnel dans les postes de santé, former des infirmiers. L’extension du marketing social avec les méthodes de longue durée et diversifier les messages délivrés ainsi que de renforcer l’argumentaire religieux ont été relevés entre autres recommandations.
LISA FRANCHETT, directrice adjointe de l’USAID : « Il faut un engagement comme au Maroc et en Tunisie »
S’inspirer du Maroc ou de la Tunisie où il y a une réelle volonté politique et un engagement au plus haut niveau des leaders. Telle est la conviction de Lisa Franchett, directrice adjointe de l’USAID, interrogée en marge de la rencontre sur la revue annuelle à mi-parcours du Plan national d’action de la Planification familiale. A cette occasion, elle a vivement interpellé les leaders, en l’occurrence le président de la République et le Premier ministre, les invitant à monter au créneau pour mieux accélérer les avancées de la planification familiale au Sénégal.
La directrice adjointe de l’Usaid de citer en exemple le Maroc et la Tunisie, deux pays d’Afrique du Nord qui ont déjà dépassé les 50% d’utilisation des produits contraceptifs grâce à l’engagement au plus haut niveau des dirigeants et leaders religieux. Ces derniers à travers leurs implications, par leurs messages simples et forts, ont amené à la réussite du programme de planification familiale dans les sociétés marocaine et tunisienne.
Se prononçant sur le financement, Lisa Franchett soutient que l’Usaid reste le plus grand bailleur de la planification familiale. Quatre (4) milliards de F Cfa sont accordés chaque année au Sénégal pour appuyer ce domaine avec un plan de suivi, d’évaluation et d’analyse des résultats. Elle invite par ailleurs les responsables sanitaires à cibler les jeunes car, à son avis, les adolescents n’ont pas beaucoup d’informations sur la santé de la reproduction. « C’est un tabou au Sénégal de parler de la sexualité, de la santé de reproduction ». D’où son invite à la mise en place des endroits permettant aux jeunes d’échanger sur ces questions avec un personnel formé, comme ce fut le cas (des endroits installés) à l’Ucad et à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
LUCIEN KOUAKOU, directeur régional IPPF Afrique : « L’Afrique francophone est encore en retard sur la PF »
En matière de santé de la reproduction, les pays francophones sont très en retard par rapport aux voisins anglophones. C’est du moins ce qu’a révélé le directeur régional IPPF/Afrique lors de l’atelier de revue du plan d’action national de planification familiale. Une rencontre au cours de laquelle le directeur de cette organisation a salué les performances des pays anglophones tels que le Botswana, le Rwanda et entres autres le Cap-Vert dont les efforts sont en train de porter des fruits.
Lucien Kouakou, de profiter de cet entretien pour inciter les pays francophones subsahariens à appuyer sur la pédale en matière de PF. Il les invite dans cette dynamique à prioriser leurs actions sur le financement. Car pour lui la réalisation d’un dividende démographique passe absolument par un investissement dans le domaine de la Planification familiale.
Mieux, les bienfaits du dividende démographique impacteront au niveau des pays. Il a dans ce sens salué les pays africains qui ont déjà ouvert une ligne budgétaire pour les produits contraceptifs. M. Kouakou de faire savoir leur organisation internationale s’inscrit dans la dynamique de pousser les gouvernements et pays à mieux investir pour réaliser les dividendes démographiques.
Cheikh Tidiane MBENGUE
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