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Le soleil | Sénégal | 15/02/2015 | Lire l'article original
Les bénéficiaires du premier cours francophone de renforcement de capacités sur la prise en charge des maladies ciblées par l’OMD 6 (paludisme, VIH/Sida, tuberculose) et Ebola ont reçu leurs attestations. Ils ont tiré un bilan positif, parce qu’estimant que les enseignements étaient de qualité. Le premier cours francophone de renforcement de capacités sur la gestion du paludisme, de la tuberculose, du VIH/Sida et de la maladie à virus Ebola a pris fin, hier, au centre hospitalier de Pikine. Des attestions ont ainsi été remises aux 30 médecins participants. Pendant 5 jours, les bénéficiaires venus du Mali, du Burkina Faso et du Sénégal ont eu droit à d’intenses échanges.
Selon le responsable du cours, le Pr. Mamadou Mourtala Kâ, par ailleurs directeur de l’Ufr des Sciences de la Santé de l’Université de Thiès, en matière de médecine, il faut constamment renouveler les connaissances. « Les gens disent souvent que, tous les trois ans, les connaissances en médecine sont périmées, parce qu’il y a de nouvelles données sur le plan physiopathologique, du diagnostic, de la prise en charge et de l’approche communautaire, en particulier pour les maladies cibles de l’Omd 6 qui sont le paludisme, la tuberculose et le VIH/Sida », a-t-il expliqué. Selon lui, c’est compte tenu du contexte actuel de l’Afrique de l’Ouest que le Collège royal des médecins de Londres, le Collège ouest africain de médecine, l’Université de Thiès et le ministère de la Santé et de l’Action sociale ont associé à cet enseignement, la maladie à virus Ebola. « Durant ces 5 jours, tout a été discuté. C’était un cours de remise à niveau des formateurs. Les participants venus du Sénégal, du Mali et du Burkina Faso pourraient organiser, dans leurs pays, des sessions de renforcement de ce genre en faveur de leurs collègues », a souligné le Pr Kâ, rappelant que cet enseignement se déroulera deux fois chaque année pendant quatre ans. « C’est le même cours qui est donné aux médecins des pays anglophones de l’Afrique de l’Ouest », a-t-il indiqué.
Pour ce premier cours, les participants confient qu’ils sont bien outillés à l’image du Dr Baye Moussa Samba, médecin au centre de santé Gaspard Camara. « Nous avons beaucoup appris durant ces 5 jours, parce que nous avons renouvelé nos connaissances en profitant de l’expérience de nos confrères des pays de la sous-région et d’Europe », a-t-il déclaré, soulignant que le cours sur Ebola a le plus attiré son attention. « Nous avons retenu que la prévention est le meilleur remède contre cette maladie puisque les agents de santé sont les plus exposés », a soutenu le médecin qui a aussi constaté que l’eau est un élément essentiel dans la prévention, car il faut se laver les mains régulièrement. « Malheureusement, certains districts sanitaires, comme Thionk-Essyl, ne disposent pas d’eau. Les accompagnateurs des malades sont obligés d’aller chercher l’eau de puits pour satisfaire les besoins des malades.
Il faut régler ces questions », a-t-il plaidé.
La directrice du centre hospitalier national de Pikine, Khadidiatou Sarr Kébé, qui a présidé la cérémonie de clôture de ce cours, s’est félicitée du choix porté sur son établissement pour la remise des attestions aux participants. Elle a rappelé qu’il est important d’insister sur la formation des cadres en les aidants à améliorer leur expertise sur le plan diagnostic et prévention. Pour Mme Kébé, l’hôpital de Pikine n’est pas en reste dans ce combat. La structure hospitalière est au cœur des préoccupations des populations lourdement affectées par la précarité, les maladies endémiques et les inondations. C’est pour cette raison que le personnel de l’hôpital se bat chaque jour pour soulager les populations de ces maux.
Maladie à virus Ebola : Pr. Mamadou Mourtala Kâ appelle à la prudence
Selon les données de l’Oms, la maladie à virus Ebola est maitrisée en Afrique de l’Ouest, notamment en Guinée, au Liberia et en Sierra-Leone. Cependant, le directeur de l’Ufr des Sciences de la santé de l’Université de Thiès, Pr. Mamadou Mourtala Kâ, se veut prudent. Il invite ainsi les autorités sanitaires à ne pas croiser les bras en pensant que la maladie a disparu. « Elle peut revenir à tout moment », a averti M. Kâ qui a révélé, en faisant des calculs, que l’Afrique était à sa 27ème épidémie d’Ebola. « Il faut qu’on s’attende à ce que cette maladie revienne. C’est pour cela que l’on doit préparer le personnel médical à disposer d’un leadership et de l’expertise, surtout pour avoir la meilleure réaction possible pour faire face à cette épidémie », a-t-il souligné.
Mamadou Mourtala Kâ a expliqué, en marge de la clôture du premier cours francophone de renforcement de capacités sur les maladies cibles des Omd 6 et du virus Ebola, qu’au moment où l’Afrique de l’Ouest faisait face à cette épidémie qui a fait plus de 9.000 morts, dont environ 30 décès par jour, la République démocratique du Congo en a eu une qui a été maitrisée très rapidement, parce qu’ayant eu à développer le leadership, des réflexes et des connaissances permettant de neutraliser et d’éteindre cette maladie. « Nous sommes sur cette politique de prévention puisque nous estimons que nos médecins doivent avoir de l’expertise pour pouvoir faire face à cette maladie », a soutenu le Pr Kâ.
Eugène KALY
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