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Sud Quotidien | Sénégal | 21/02/2015 | Lire l'article original
A cause des infections néonatales, la diarrhée… au Sénégal, plus de 33 000 enfants meurent par an, soit 93 enfants qui perdent la vie chaque jour. Mais ce qui est le plus préoccupant dans ce sombre tableau, c’est que plusieurs régions du pays sont toujours classées zones rouges à cause du taux élevé de malnutrition chez les tout petits. Une situation alarmante que les spécialistes ont étalée en prélude des journées de survie de l’enfant lancées hier, à la pédiatrie de Pikine. Pendant trois jours, la sensibilisation sera portée au maximum en vue de vacciner les enfants et de réduire drastiquement cette forte mortalité des enfants.
C’est hier que les journées de survie de l’enfant ont été lancées au Sénégal. Exceptées Thiès, Saint-Louis, Kaffrine et Kolda, toutes les autres les régions du Sénégal vont bénéficier d’un paquet d’intervention auprès des relais communautaires durant quatre jours.
En s’expliquant sur les objectifs de ces journées hier lors d’une rencontre avec la presse, le Dr Aida Gadiaga Sylla nutritionniste et point focal des journées de survie de l’enfant a mis en avant la situation inquiétante de la mortalité infanto juvénile. Chiffrée à 65 pour 1000 naissances vivantes et rapportée à 93 décès par jour, la mortalité infanto juvénile découle selon elle de la mortalité néonatale. Presque 40 % des décès sont dus aux infections néonatales mais également à une mortalité liée aux infections prioritaires chez l’enfant dont la malnutrition, la diarrhée, les infections respiratoires aigues (IRA), etc.
A cela, s’ajoute également la situation préoccupante de la malnutrition aigue au Sénégal où certaines régions du pays dépassent largement le seuil national dont la prévalence est de 9,1%. Selon le point focal, cette prévalence cache des disparités car les régions de Matam, Tambacounda et le département de Podor sont classés zones rouges du fait de leur prévalence de 15 % en malnutrition dépassant largement le seuil de crise.
Les enfants affectés par les diarrhées ne sont pas en reste car l’Enquête démographique sanitaire (EDS) 2012 a dévoilé qu’ils se situent entre 14 à 22 %.
Les enfants de 0 à 5 ans cibles
En résumé, cette situation inquiétante qui a poussé les autorités sanitaires à initier pendant ces journées des activités promotionnelles permettant de mieux prévenir les mères sur les affections et maitriser les règles élémentaires d’hygiène. Parmi les interventions prévues au cours de ces journées figurent la supplémentation en vitamine A qui peut réduire de 24 % la mortalité infantile et la morbidité par des diarrhées, la rougeole et les IRA.
Il est prévu également le déparasitage des enfants, la prise en charge de la malnutrition et le dépistage de la diarrhée. Ces journées seront également l’occasion de rattraper les enfants irréguliers dans les vaccinations et d’identifier ceux perdus de vue par le programme contre la malnutrition.
D’autres aspects promotionnels tels que l’allaitement maternel qui constitue l’alimentation complète de l’enfant, le lavage des mains au savon et l’inscription des enfants dans les états civils sont inclus dans les activités prévues. Autant d’interventions vont être délivrées durant quatre jours par les relais aux ménages. D’où l’appel lancé aux parents pour qu’ils puissent faciliter l’accès et le travail des relais en leur présentant le carnet de santé des enfants ou la carte de vaccinations des enfants de 0 à 5 ans qui sont les cibles exclusifs de ces journées.
Cheikh Tidiane MBENGUE
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