Il n’a pas lésiné sur les mots. Au palais des Congrès de Yaoundé, André Mama Fouda, ministre de la Santé publique a qualifié « d’historique » cette journée du 20 février 2015. Celle-là qui a vu la remise des diplômes des premières promotions de sages-femmes et maïeuticiens, ainsi que des opticiens et des assistants de santé communautaire au Cameroun. Les circonstances, riches en émotions, ont été renforcées par deux nouvelles importantes pour les sages-femmes. « Le président de la République, son excellence Paul Biya, a instruit de vous recruter tous à la Fonction publique.

On a besoin de vous sur le terrain », a déclaré le Minsanté. Leurs cris de joie à peine calmés, les 175 sages-femmes et maïeuticiens ont appris que depuis 2014, en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur, leur formation est également arrimée au système Licence-Master-Doctorat (LMD). De quoi élargir les champs du possible, avec des perspectives dans la recherche ou un Doctorat en sciences obstétricales, en santé de la reproduction, en santé publique, entre autres.

Cependant, le Minsanté a demandé aux lauréats de faire preuve d’un engagement à servir la communauté partout où le besoin s’impose, car cette réforme qui veut améliorer leurs conditions part d’un constat : il y a un manque de sages-femmes. Avec cette formation, l’accompagnement des femmes en âge de procréer sera plutôt satisfaisant. Les chiffres vont bon train : d’une sage-femme pour 30.000 femmes en 2015, on passera à une sage-femme pour 7.800 d’ici cinq ans. D’eux, il est requis une action professionnelle afin de réduire la mortalité et la morbidité maternelle et infantile. Cette toute première promotion des sages-femmes et maïeuticiens, formée avec l’appui de l’UNFPA et de la GIZ, est issue de huit premières écoles créées par l’Etat : quatre publiques (Bamenda, Bertoua, Douala et Yaoundé) et quatre autres privées. D’ici cinq ans, la formation d’environ 1000 sages-femmes est envisagée.

Sages-femmes et maïeuticiens n’étaient pas les seuls à l’honneur vendredi. Les 16 premiers opticiens et les 58 premiers assistants de santé communautaire formés sur place ont également reçu leurs parchemins. En 2011, une formation a été élaborée, pour que le système de santé dispose d’opticiens capables de prescrire des lunettes adaptées à tout type de déficiences visuelles et conformes aux normes, entre autres performances attendues d’eux. Les assistants de santé communautaire, appelés à servir d’interface opérationnelle entre les personnels de santé et les populations, doivent assister les personnels éducatifs dans la lutte contre les maladies. Sur une vision de cinq ans, le Cameroun comptera 375 assistants de santé communautaire.

Monica NKODO

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