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Le quotidien | Sénégal | 27/02/2015 | Lire l'article original
L’utilisation des méthodes contraceptives par les femmes en union continue d’augmenter, même si l’utilisation des méthodes modernes reste essentiellement le fait des femmes urbaines. Aussi, pourrait-on considérer 64 % des femmes comme des candidates potentielles à la planification familiale, car elles ne veulent plus d’enfants ou désirent espacer la naissance de leur prochain enfant pour une période d’au moins deux ans. C’est ce qui ressort de l’Enquête démographique continue 2014, publiée mercredi. Ce qui est assez illustratif de la prise de conscience progressive des femmes, par rapport aux risques auxquels elles font face en matière de maternité.
Le Sénégal fait des progrès remarquables en matière de planification familiale. Dans quasiment toutes les régions du pays, les indicateurs sont très rassurants, malgré les goulots d’étranglement répertoriés ça et là. Le taux national de prévalence qui est passé de 12% en 2010 à 20,1% en 2014 est assez illustratif des progrès réalisés. Il faut dire d’ailleurs que depuis 2012, les points engrangés sont considérables. A titre d’exemple, on enregistrait des gains d’un point ou même moins d’un point, tous les cinq ans. Mais actuellement, on enregistre des gains de quatre points. En 2013 en effet, le Sénégal était à 16% de prévalence contraceptive, aujourd’hui cette prévalence augmente de 4,1 points.
Maintenant, il appartient aux acteurs du domaine, de hâter le pas, rationnaliser les interventions et surtout résoudre les équations telles que l’implication des maris et des religieux, pour atteindre l’objectif de 27% fixé pour cette année 2015. L’on est à la recherche de 6,9 points seulement, soit 350.000 nouvelles utilisatrices, les mois à venir. Mais cet objectif passe nécessairement par l’adhésion des hommes, à travers l’argumentaire religieux, qui est toujours sujet à débats au Sénégal, sans que les uns et les autres ne s’accordent sur l’essentiel, à cause d’un différend terminologique. D’aucuns pensent toujours que planification rime avec arrêt des naissances, alors qu’il s’agit juste, d’espacer les naissances pour aider la femme à mieux gérer sa maternité, pour sa santé et celle de son enfant. Cette incompréhension persiste à la lecture des études publiées mercredi par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ands), à travers la seconde phase de l’Enquête démographique et de santé continue et l’enquête continue sur la prestation des services de soins de santé. Les résultats de l’étude concernant la planification familiale indiquent en effet que, « malgré une hausse régulière, la pratique contraceptive reste relativement faible chez les femmes. A peine plus d’une femme sur cinq, soit 22% ont recours à la contraception ». Le document relève aussi que : « L’utilisation des méthodes contraceptives par les femmes en union continue d’augmenter : 22 % pour toutes méthodes confondues, et 20 % pour les méthodes modernes contre 16 % à l’Eds-Continue 2012-2013. L’utilisation des méthodes modernes reste essentiellement le fait des femmes urbaines (29 %), celles résidant dans la région ouest (32 %), les femmes ayant un niveau d’instruction secondaire ou plus (33 %). Par ailleurs, 64 % des femmes peuvent être considérées comme des candidates potentielles à la planification familiale, car elles ne veulent plus d’enfants (20 %) ou désirent espacer la naissance de leurs prochains enfants pour une période d’au moins deux ans (44 %) ».
Ces résultats confirment le penchant de plus en plus manifeste des femmes vers les méthodes contraceptives, surtout les plus modernes, mais le retard observé en milieu rural pose problème. C’est d’autant plus préoccupant que c’est le milieu où les pesanteurs sociales sont les plus tenaces.
Aly FALL
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