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Le quotidien | Sénégal | 03/04/2015 | Lire l'article original
Les autorités, pour la réussite et la pérennisation de la Couverture Maladie Universelle (CMU), ont toujours insisté sur l’adhésion des populations aux mutuelles de santé avec une participation à hauteur de 50% par personne. Malgré les efforts qui sont faits, le financement pose toujours problème, d’où, d’après l’Institut panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement (CiCoDev), la nécessité de développer de nouveaux mécanismes de financement.
Dans le but d’explorer les voies par lesquelles on peut trouver de nouveaux mécanismes de financement pour l’adhésion des populations à la Couverture Maladie Universelle (CMU), l’ONG Cicodev a mis en œuvre un programme dans le but de contribuer à la pérennisation de cette politique publique. La Cicodev qui, dans le cadre d’un programme pour la pérennisation de la CMU, a eu des contacts avec les populations à travers des réunions publiques d’information, d’enquêtes-observations mensuelles sur l’effectivité de la mise en œuvre de la CMU, a fait une restitution des pratiques et bons exemples sur les moyens de financement qui favorisent l’adhésion des populations à ce programme. Selon le directeur exécutif de Cicodev, Amadou Kanouté, des mécanismes de financement et des expériences adaptés aux capacités des populations ont été remarqués lors de cette enquête menée sur le terrain. « Pour pouvoir adhérer aux mutuelles de santé, des populations nous disaient que 3 500 F Cfa par personne, la somme est modique mais quand vous multipliez cette somme par 5, 10 personnes dans une famille. Cela peut être lourd. Pendant que les gens exprimaient les doutes par rapport à leur capacité contributive, d’autres étaient en train de nous parler de nouveaux moyens », a-t-il expliqué. Poursuivant ses explications en ce qui concerne ces mécanismes de financement, M. Kanouté soutient que dans une localité, des populations ont eu à travailler avec des gens qui ont en charge des forages « pour mettre une petite marge supplémentaire sur le coût de l’eau qui va permettre de couvrir les ménages ».
Les propos du directeur exécutif de la Cicodev sont confortés par les témoignages qui ont été faits lors du panel. D’après le représentant du président des Oulémas mandingues, Cheikh Dramé, au sein de leur communauté, des terres ont été mises à la disposition des talibés en leur demandant de les exploiter, afin d’avoir des revenus qui seront reversés à la mutuelle de santé. Parlant de l’exemple de la mutuelle de santé du Cap-Vert mise en place par la collectivité léboue, son représentant, Pr Oumar Ndir, soutient que son originalité réside dans le fait que sa création a été portée par les structures traditionnelles. A l’en croire, les 12 Penc ont pu s’approprier cette politique publique. « Les Penc se sont beaucoup investis dans ce projet, parce que chacun a donné 100 000 F et la collectivité léboue a mis à notre disposition, le local », a-t-il expliqué.
Participation des collectivités locales à la CMU
Lors de cette cérémonie, le maire de la commune de Yoff a fait savoir qu’au sein de sa municipalité, un dispositif est en en train d’être mis en œuvre pour faire participer la collectivité locale à la Cmu. D’après Abdoulaye Diouf Sarr, Yoff va mettre en place une mutuelle de santé pour faciliter l’adhésion des populations à ce programme. « On a un partenaire qui va participer à hauteur de 10 millions, la commune va participer à hauteur de 5 millions. Les revenus de la pêche (activité pratiquée dans cette commune) vont être orientés vers l’adhésion des populations à la mutuelle. Notre objectif est de mobiliser 20 millions qui vont faciliter 5 000 adhésions », a-t-il déclaré. Pour Abdoulaye Diouf Sarr, ce dispositif est une expérience-pilote de l’adhésion d’une collectivité locale à la CMU. « Le local a été trouvé dans les semaines à venir, on va inaugurer la mutuelle », a-t-il informé.
Le ministre de la Santé et de l’action sociale, qui a présidé cette rencontre, a encouragé la réflexion sur des « financements innovants ». D’après Awa Marie Coll Seck, l’Etat a déjà mis beaucoup de moyens dans la Cmu mais les besoins de financement restent encore importants. D’où, pour le ministre de la Santé, l’importance de l’implication des collectivités locales dans cette politique.
Mme Seck a aussi profité de cette occasion pour faire le bilan de la CMU lancée en 2013 qui, d’après elle, avait la lourde tâche d’assurer la couverture maladie de 80% de la population. « Nous devons reconnaître qu’il y a des résultats concrets. Plus de 3 375 mutuelles de santé réparties dans plusieurs départements ont été créés. On peut parler d’un million 200 mille enfants qui ont été consultés gratuitement, etc. Les résultats sont importants », a-t-elle souligné.
Pour Awa Marie Coll Seck, il y a un dynamisme, et il y aura une plus grande flexibilité et efficacité avec la nouvelle agence de la couverture maladie universelle mise en place. « Les bonnes pratiques permettent d’aller plus vite et de toucher le maximum de personnes. Il faut que nous puissions échanger, que les autres évitent les erreurs qui ont été faites, c’est ça qui nous permettra d’avancer vite », a-t-elle indiqué.
Dieynaba KANE
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