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Le soleil | Sénégal | 03/04/2015 | Lire l'article original
La pérennisation de la Couverture Maladie Universelle (CMU) passe par l’implication de tous les segments de la société et la recherche de mécanismes de financement innovants. C’est ce qui est ressorti d’un forum ouvert hier. L’initiative a permis à des milliers de Sénégalais d’avoir accès aux soins de santé. Au cours de cette rencontre, le ministre de la Santé et de l’Action sociale a révélé que 1 million 200.000 enfants âgés de 0 à 5 ans ont bénéficié d’une prise en charge sanitaire.
La Couverture Maladie Universelle (CMU) est en train de réaliser l’une de ses missions essentielles : la démocratisation de l’accès aux soins aux populations à revenu modeste. Des milliers de Sénégalais ont bénéficié des services de cette initiative du président de la République. « 1 million 200.000 enfants âgés de 0 à 5 ans ont été traités gratuitement alors que 12.000 femmes ont bénéficié de la césarienne. A cela, il faudra ajouter les 45.000 familles de la bourses de sécurité sociale qui seront intégrées », a expliqué Awa Marie Coll Seck qui présidait le forum à la thématique axée sur « Une force sociale pour pérenniser la Cmu ». Cette rencontre est organisée par l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommations et le développement en Afrique (Cicodev), avec le soutien d’Osiwa, Onu-femmes et la Fondation Rosa Luxemburg.
La disponibilité des ressources financières est un impératif pour le passage à l’échelle de la Cmu mais aussi pour sa pérennisation. « La CMU a un coût. L’Etat a déjà mis beaucoup d’argent. Mais nous avons aujourd’hui besoin de plus de moyens pour le passage à l’échelle, car l’objectif est d’offrir la couverture sanitaire à 75 % des Sénégalais dans les années à venir », a fait remarquer le ministre de la Santé.
La pérennisation de cette initiative passe par son appropriation par les populations et par leur contribution financière symbolique. Pour le directeur exécutif de la Cicodev Afrique, il est impérieux de lever le défi du déficit de communication. « Il est opportun d’organiser une grande session publique afin de rendre visible, par l’échange et la mutualisation des expériences, les modèles de financement pour l’enrôlement et l’adhésion des populations aux mutuelles de santé, en réponse à la question « comment puis-je m’engager et bénéficier de la CMU ? » a suggéré Amadou Kanouté.
L’exemplarité de la collaboration
Des collectivités locales comme la commune de Yoff ont déjà construit le local qui abritera la mutuelle de santé. Le maire de cette commune, Abdoulaye Diouf Sarr, a projeté de faire adhérer au moins de 5.000 personnes au début des activités de la mutuelle. « Nous sommes sur le processus d’équipement de la mutuelle. La mairie a reçu 10 millions de FCfa d’un partenaire et la commune en mettra 5. En tout, nous avons besoin de 20 millions de FCfa. Aussi, nous visons 5.000 adhérents au départ », a-t-il souligné. Pour lui, les collectivités locales ont un grand rôle à jouer dans l’appropriation de la Cmu par les populations. Quant à l’Onu-femmes, elle a plaidé pour qu’une attention soit davantage accordée aux femmes et aux filles qui supportent encore un lourd fardeau pour des raisons historiques, géographiques, climatiques et écologiques. « L’autonomisation des femmes ne saurait être effective sans un égal accès à l’offre d’assurance-maladie ou autres services », a rappelé Lydi Sinka, de cet organisme onusien. Le directeur exécutif de la Cicodev a reconnu l’exemplarité de la collaboration entre la société civile et le pouvoir public dans la recherche de formules pertinentes pour la mise en œuvre de la CMU. « Lorsque nous avons été reçus par la Cellule d’appui à la CMU, ses membres ont magnifié la pertinence de nos observations et marqué leur engagement à les intégrer autant que possible. Aujourd’hui, je puis confirmer que la majeure partie de nos observations ont été prises en compte », a affirmé Amadou Kanouté. Awa Marie Coll Seck et le directeur de l’Agence nationale de la CMU, Cheikh Mbengue, ont rendu un hommage mérité au Pr Seydou Badiane qui a abattu un travail remarquable.
Idrissa SANE
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