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Le soleil | Sénégal | 02/04/2015 | Lire l'article original
A Thiénaba, l’engagement communautaire porte ses fruits dans la lutte contre le paludisme. Le taux de prévalence de cette maladie y est passé de 65 % à 4,5 % en 10 ans. Ces résultats justifient l’option prise par l’Association islamique Sopey Mouhamed de la localité de capitaliser les acquis avec l’organisation d’un grand conseil des villages tenue mardi.
Dans la zone de Thiénaba, 63 villages disposent chacun d’une caisse de solidarité de lutte contre le paludisme. Ce fonds est alimenté par les cotisations des femmes. Ces dernières se regroupent une fois dans la semaine pour balayer les villages. Elles reçoivent aussi l’appui de leurs ressortissants se trouvant dans d’autres localités du Sénégal et à l’étranger. Outre ces sources de financement, le recul du paludisme a eu des incidences positives sur les activités génératrices de revenus des populations, parce qu’elles ont plus de temps à consacrer à l’exploitation des productions maraîchères, à l’agriculture de rente…
L’argent collecté sert à parrainer les couches vulnérables des villages qui pourront ainsi bénéficier des services des mutuelles de santé. Les frais d’adhésion aux mutuelles pour ces personnes à revenus modestes sont aussi supportés par la caisse de solidarité.
Dans son adresse à l’assemblée, l’Infirmier Chef de Poste de Thiénaba (ICP), Alioune Niasse, qui représentait les autorités sanitaires à ce grand conseil, a fait remarquer qu’au moment où l’Association Islamique Sopey Mouhamed (AISM) démarrait ses activités communautaires de lutte contre le paludisme, le taux de prévalence dépassait les 65 % dans la zone. « A l’époque, la pression était énorme sur les spécialistes de la santé qui, durant l’hivernage, utilisaient même les couloirs de leur structure sanitaire pour accueillir et traiter des malades souffrant d’accès palustres », a-t-il rappelé. Selon lui, 10 ans après l’engagement communautaire de l’Aism qui a sensibilisé, encadré, orienté et vulgarisé toutes les approches édictées par les autorités sanitaires du Sénégal, le taux a chuté 4,5 % dans la zone de Thiénaba. « A part des cas qui nous viennent en dehors de notre zone d’intervention et que nous prenons en charge dans nos statistiques, nous pouvons nous targuer d’avoir eu zéro cas de paludisme dans notre poste de santé », a précisé l’Icp.
Des résultats corroborés par bon nombre de villages présents à ce grand conseil et qui conjuguent le paludisme au passé pour avoir réglé les conditions d’hygiène et de salubrité dans leurs concessions, leurs villages et alentours toute l’année, en plus de l’utilisation effective de la moustiquaire imprégnée à longue durée d’action. Revenant d’une rencontre d’experts sur la mobilisation des ressources en faveur de la lutte contre le paludisme, le président de l’Aism, El Hadji Mor Khoudia Diop, a affirmé que les populations de Thiénaba sont sur la bonne voie. Toutefois, il a déclaré que « si l’action en faveur de l’élimination du paludisme n’est pas soutenue, elle risque de déboucher sur un phénomène de résurgence qui va générer à son tour des coûts plus élevés pour les pays ». C’est pourquoi M. Diop a plaidé pour la mobilisation des financements au niveau interne en impliquant le secteur privé.
Mbaye BA
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