Après l’évaluation de leur premier plan d’actions qui a perturbé le secteur de la santé, le Syndicat Unique des Travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (SUTSAS) a décidé d’appuyer sur la pédale pour déclencher une grève générale de 48 heures les mardi 19 et mercredi 20 mai prochains. Les travailleurs menacent également d’utiliser l’arme de la rétention des informations sanitaires et accusent le gouvernement, leur tutelle (le ministre de la santé) d’être le seul responsable de cette situation. C’était à l’occasion d’un point de presse organisé hier, dans les locaux de leur nouveau siège à la Sodida.

Fini l’état de grâce accordé au ministre de la Santé et de l’Action sociale et au gouvernement, pour les syndicalistes du Sutsas. Telle est la décision rendue publique hier, par les représentants des travailleurs.

En effet, ce syndicat que dirige Mballo Dia Thiam a décidé de passer à l’action durant ce mois de mai. Le secrétaire général dira d’emblée, face à la presse, hier dans leur siège sis à la Sodida, que toute patience a des limites. Qu’après 35 ans de lutte et avoir tout donné au système de santé et de l’action sociale, son syndicat est suffisamment mûr pour déjouer les pièges et toutes autres stratégies dilatoires de la part du gouvernement. Que désormais, chaque agent a décidé de continuer le combat pour la satisfaction totale des revendications. Ceci, quelqu’en soient la durée et les obstacles. Et le secrétaire général du Sutsas de rappeler « avoir suffisamment donné du temps au gouvernement et accordé une longue période de grâce à Mme Eva Marie Coll Seck, ministre de la Santé et de l’Action sociale ».

C’est dans cette perspective qu’une grève générale est annoncée les mardi 19 et mercredi 20 mai prochains et qui pourraient être suivi du mot d’ordre de rétention des informations sanitaires et sociales. La cause, toujours selon les responsables du Sutsas qui se sont relayés au micro durant ce point de presse, après trois mois de vaines négociations, aucun acte favorable n’est enregistré concernant les sept points de revendications qui restent pendants. Prenant l’opinion à témoin sur leur premier plan d’actions marqué par des sit-in, marches et grèves, les responsables du Sutsas ont affirmé que ce premier plan n’était pas déroulé dans le but de paralyser le système sanitaire mais qu’il s’agissait tout juste de lancer des avertissements et attirer les attentions sur la justesse des revendications en cause.

Selon Mballo Dia Thiam : « Le gouvernement ne cesse de tergiverser sur tout : l’élection de représentativité syndicale dans le secteur de la santé et de l’action sociale, le statut du personnel dont le document n’est pas encore adopté en conseil des ministres, les heures supplémentaires, le statut des PCA et des directeurs d’hôpitaux.» En somme toute une palette de revendications non satisfaites qui ont poussé les travailleurs à sortir de leurs gongs.

« La carte d’égalité des chances, le Sutsas royalement ignoré »

Mais ce qui a irrité en sus les responsables du Sutsas, c’est la carte d’égalité des chances pour les personnes vivant avec des handicaps qui, récemment, a fait l’objet d’un lancement par le président de la République. Cette carte qui doit permettre à des personnes vulnérables de bénéficier des soins gratuits et bénéficier éventuellement de bourses familiales. Devant les journalistes, Mballo Dia Thiam et Cie ont fustigé l’attitude du ministre de la Santé et de l’Action sociale pour son manque de reconnaissance et de gratitude à l’égard de l’unique syndicat de la santé et de l’action sociale qui a porté la lutte depuis 1984. En tous cas, les syndicalistes digèrent mal le fait d’être royalement ignorés par que Mme le ministre.

Cheikh Tidiane MBENGUE

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