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Le quotidien | Sénégal | 05/06/2015 | Lire l'article original
Les grossesses non désirées sont à l’origine des fausses couches, d’avortement et souvent de décès. Population Council, qui faisait la restitution de l’étude Profil pays portant sur la santé de la reproduction, lors d’un atelier avec les parlementaires et la Société civile, estime que la planification pourrait résoudre en partie ce problème. Il a demandé aux députés de faire le plaidoyer.
Les grossesses non désirées constituent un problème sérieux dans les pays en voie de développement. Elles compromettent l’atteinte des Objectifs pour le développement. C’est la conclusion d’une étude sur le Profil pays portant sur les problèmes de santé de la reproduction au Sénégal. Cette étude de Population Council, réalisée en partenariat avec l’Institut développement et santé de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, est un condensé des données d’enquêtes disponibles.
Des chiffres repris par le professeur Mouhamadou Sall et son équipe révèlent l’ampleur du phénomène. Quatre vingt (80) millions de grossesses non désirées répertoriées au niveau mondial. Les 40% surviennent dans les pays en voie de développement. Plus grave, révèle le directeur général de la Santé, Papa Amadou Diack, dans le cas où ces grossesses arrivent à terme, elles débouchent souvent sur des drames notamment des infanticides. Mais aussi sur des fausses couches, des avortements. D’où le nombre important d’interruption volontaire de grossesse, qui s’élève à 45 millions avec 70 000 cas de décès.
Au Sénégal, avoue Dr Diack, il est difficile de faire des statistiques compte tenu du caractère illégal de l’Ivg mais force est de reconnaître que les grossesses non désirées sont à l’origine de beaucoup de cas de décès. «Les avortements à risque seraient à l’origine d’environ 20% de la morbidité maternelle et seraient classés au 5ème rang des causes directes de mortalité maternelle au Sénégal. Et malgré une baisse notée récemment, la mortalité maternelle demeure élevée avec 392 décès pour 100 000 naissances vivantes », détaille le directeur général de la Santé.
L’équipe de recherche ne s’est pas contentée de répertorier les chiffres. Elle a procédé à l’analyse et à l’examen de ces données. Pr Sall a identifié des barrières socioculturelles qui favorisent les grossesses non désirées. « Nous sommes dans un pays où la fécondité est fortement valorisée », admet le professeur. En plus au plan juridique, note l’universitaire, l’avortement est déclaré activité illégale par les dispositifs législatifs sénégalais. A ces contraintes s’ajoute, relève l’équipe de recherche, la question de l’organisation des soins en matière d’avortement et des soins en matière de planification familiale. « Il est ressorti dans l’étude qu’il n’y a pas une intégration des soins après avortement et des soins en planification dans le dispositif sanitaire du Sénégal. Aussi la question du recyclage des prestataires qui sont chargés d’offrir ces soins aux clientes qui le désirent se pose », soutient Mouhadou Sarr. Et celles qui désirent des soins en planification familiale, voient leurs besoins non satisfaits. On estime à 31,2%, les besoins non satisfaits en Planification familiale (Pf). Pourtant, révèle l’étude, si tous les besoins en Pf étaient comblés au Sénégal, le taux de mortalité maternelle pourrait diminuer de 20% à 30% et le taux de mortalité infantile de 12 à 20%.
Le Sénégal fait partie des cinq pays qui ont bénéficié de cette étude « pour comprendre les grossesses non désirées : rapport profil pays ».
Ngoundji DIENG
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