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Le quotidien | Sénégal | 03/06/2015 | Lire l'article original
Des usagers de Le Dantec et Fann ont souffert hier, à cause de la grève du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas). Mame Binta Samba n’oubliera pas de sitôt son séjour hier, à l’hôpital Aristide Le Dantec. Elle a eu toutes les peines du monde, pour bénéficier de soins, malgré qu’elle se soit organisée pour être à l’hôpital avant 9 heures, le matin. Venue de Cambérène, elle espérait d’abord faire une radiographie de son poignet, avant de recevoir des directives médicales d’un spécialiste, mais son déplacement n’a servi à rien.
La désolation de Mame Binta est à la hauteur de sa taille élancée, teint noir et bien entourée de son grand boubou noir. Son mouchoir de tête penché du côté gauche laisse apparaître sa fatigue, mais surtout son dégoût par rapport à cette grève du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas). « Si seulement, j’ai été au courant de cette grève, certainement que je ne serais pas là », rouspète-t-elle. Evidemment !
Mais pour elle, le coup est déjà parti. Elle va devoir repasser, malgré la longueur du trajet Dantec-Cambérène et les contraintes liées à son âge, qui avoisine sans doute la soixantaine. Mais ce calvaire de Mame Binta Samba n’est rien comparé à celui de Pape Seck, qui avait un rendez-vous hier au service d’urologie du même établissement de santé.
C’est à peine s’il tenait sur ses deux jambes, malgré le soutien de son « jeune frère » Elimane Seck. Tenant par devers lui des ordonnances, il dit avoir fait le pied de grue devant le bureau d’un des responsables du service, sans jamais être reçu. Même s’il vient de la Médina, il ne s’en offusque pas moins d’avoir payé « 2 000 francs de taxi pour venir inutilement ». Pourtant, il fait remarquer qu’il y avait un service minimum en urologie, mais il n’a pas eu la chance d’être pris, parce qu’il y avait d’autres urgences.
C’est la situation quasi identique qu’on a trouvée à l’hôpital de Fann. Au service de neurologie, ce n’était pas le grand engouement aussi bien chez les usagers que chez le personnel ou du moins une partie du personnel. Parmi celui-ci, certains manifestent fièrement leur adhésion au mouvement de grève, parce qu’ils en ont « ras-le-bol de voir » leurs revendications non satisfaites. Dans ce service, tout marche au ralenti malgré la prise en charge des urgences. Des malades ont été renvoyés à jeudi tandis que d’autres ont vu leur rendez-vous repoussé jusqu’à lundi prochain.
Il faut dire que le contexte national, marqué par le magal de Darou Mousty qui coïncide avec la grève générale de 48 heures des 2 et 3 juin 2015 avec respect des urgences et du service minimum, a poussé le Comité national de lutte à décider d’épargner les structures sanitaires qui doivent assurer la couverture de cet important évènement religieux.
Ainsi, les militants des districts de Darou Mousty et de Kébémer et des hôpitaux de Touba et ceux de l’hôpital régional Amadou Sahir Mbaye de Louga ont été invités de ne pas observer le mot d’ordre de grève pour assurer la couverture médicale à tous les pèlerins pendant ces deux jours.
Aly FALL
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