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Le quotidien | Sénégal | 28/07/2015 | Lire l'article original
Le Sénégal rencontre toujours des difficultés dans la prise en charge des hépatites B et C. Pourtant au niveau mondial, de nouvelles molécules qui guérissent l’hépatite C dans les 100% des cas et contrôlent l’hépatite B dans 90% des cas ont révolutionné la prise en charge de ces maladies virales. Pour autant, notre pays ne profite pas de ces opportunités du fait des coûts du traitement. Le traitement de l’hépatite B et C a connu des avancées fulgurantes. Au niveau mondial, il y a de nouvelles molécules qui aujourd’hui permettent de contrôler l’hépatite B dans 90% des cas et de guérir l’hépatite C dans 100% des cas.
Les choses bougent dans le monde. Mais la lutte au niveau national est un peu à la traîne. « Le Sénégal ne profite pas encore des opportunités internationales qui s’offrent à lui parce qu’étant en partie un pays pauvre », a déclaré Aminata Sall Diallo, coordonnatrice du Programme national de lutte contre les hépatites, lors d’un forum scientifique sur la prise en charge des hépatites virales B et C au Sénégal.
C’est pourquoi en prélude à la Journée mondiale de lutte contre les hépatites, le programme a initié cette réunion pour voir comment agir sur la prise en charge. Et pour commencer, le coordonnatrice du programme demande à la tutelle de bouger. Il est vrai, estime-t-elle, « le coût des traitements est encore inaccessible et le Sénégal, pays à revenu intermédiaire, n’est pas dans les modèles thérapeutiques avec des molécules qui coûtent 84 mille dollars américains, 56 mille euros en Europe et 1 700 dollars en Egypte, en ce qui concerne le traitement des hépatites », renseigne-t-elle. Mais cela ne doit pas constituer pour elle un obstacle, car il faut agir sur l’international, agir sur l’industrie pharmaceutique pour avoir des subventions afin de pouvoir accéder à ces nouvelles molécules.
D’ailleurs, les acteurs réunis autour de cette table veulent partir des recommandations internationales pour dresser une feuille de route en ce qui concerne les hépatites B et C. Toutefois, il faut dire qu’il sera difficile de mettre en œuvre cette feuille de route, quand on sait que le budget du Programme national de lutte contre les hépatites est à seulement 30 millions de francs Cfa. Une somme « largement insuffisante » pour réaliser les objectifs fixés, commente-t-on.
Traitement hors de portée
Mais le Sénégal doit profiter de l’élan mondial en faveur des hépatites virales. L’Assemblée mondiale de la santé vient d’inscrire les hépatites B et C à travers la résolution Eb 134 comme une priorité mondiale. Et c’est pourquoi, insiste Aminata Sall Diallo, notre pays doit se préparer pour profiter de toutes ces opportunités en essayant d’opérationnaliser les recommandations internationales. Par exemple, cite-t-elle, en faisant la vaccination à grande échelle dès les heures qui suivent la naissance.
Au Sénégal, la vaccination contre l’hépatite B se fait à partir de six semaines. Aminata Diallo de réitérer ses doléances qui datent de 8 ans et relatives aux femmes enceintes. « Nous avons dit que cela doit être systématique. Il n’y a pas de raison que les femmes enceintes soient dépistées par rapport au VIH et non par rapport à l’hépatite. C’est totalement inéquitable », s’indigne l’universitaire.
Pour Aminata Sall Diallo, le Sénégal a été leader dans la lutte contre les hépatites. Elle est convaincue qu’il peut garder ce leadership, car « le Sénégal a été le premier pays africain à avoir un Programme national de lutte. Sans compter l’école de Dakar qui a prouvé au monde entier pour la première fois qu’il y avait une évolution vers l’hépatite chronique, la cirrhose et le cancer du foie. C’est nous Sénégalais qui l’avons découvert », s’enorgueillit-elle.
Une position qui a d’ailleurs valu à notre pays des résultats assez intéressants, puisque la situation des hépatites au Sénégal est passée de 1998, date de démarrage du programme, de 17% de taux de prévalence à 11% en 2015.
Ngoundji Dieng
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