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Prise en charge des enfants infectés au VIH : Eva mobilise l’Afrique

Sud Quotidien | Sénégal | 19/10/2015 | Lire l'article original

La prise en charge de l’infection à VIH de l’enfance à l’adolescence a fait l’objet d’un atelier de trois jours à Saly-Portudal sous la direction du Eva (Enfants et VIH en Afrique), un réseau de formation des acteurs de santé à la prise en charge globale pédiatrique de l’infection à VIH en Afrique francophone. Des délégations d’une douzaine de pays africains (Sénégal, Benin, Côte d’Ivoire, Mali, Maroc, Bénin, Burundi, Burkina-Faso, Cameroun, République centrafricaine, Tchad et Togo) constituées de pédiatres, de psychologues, d’assistants sociaux, ont échangé sur la démarche à initier pour faire l’annonce du statut, la prise en compte des spécificités de l’adolescent et l’organisation de la transition.

Le professeur Mariam Sylla, présidente du conseil d’administration du Réseau Eva voit l’Afrique de l’Ouest et du centre en retard avec une moyenne de 20% par rapport à la prise en charge des enfants infectés par le VIH. « Des difficultés de diagnostiquer les enfants malades infectés par le VIH sont réelles », indique-t-elle. Le professeur Sylla a jugé toute la complexité liée à la révélation du diagnostic à un enfant. Les parents aussi éprouvent beaucoup de difficultés d’annoncer à leurs enfants la maladie du sida ou l’infection à VIH.

C’est d’ailleurs l’une des raisons d’être du réseau Eva. Mme Sylla trouve essentiel de dire aux enfants l’importance du traitement. Mais surtout son accompagnement devant permettre aux enfants de vivre avec leur maladie. Le docteur Cheikh Tidiane Tall du Réseau Eva a insisté sur l’importance de former des spécialistes. Selon lui, toute la démarche de son réseau vise à renverser la tendance actuelle avec 60% des adultes vivant avec le VIH pris en charge, contre 20% pour les enfants infectés au VIH. A l’en croire, les questions des maladies sont laissées en Afrique aux pédiatres et bon nombre d’entre eux ne sont pas des spécialistes des enfants infectés au VIH. Le docteur Catherine Dollfuss, spécialiste des enfants atteints du VIH, de l’hôpital Armand Trousseau de Paris a insisté sur l’aspect pluridisciplinaire de la rencontre de Saly avec une soixante de participants. Elle juge fondamentale le procédé pour faire face à la stigmatisation et de voir les choses sous plusieurs angles.

A l’en croire, une personne vivant avec le VIH doit prendre ses médicaments à vie et ne pas s’exposer à des dérives comme l’abandon de la prise de médicaments. Le groupe des jeunes âgés de 10 à 19 ans connaît une augmentation des décès liés au sida. D’où la nécessité de redoubler d’efforts. Elle pense que l’adolescence est une période critique, une période de fragilité psychologique.
Les tentations sont énormes et ouvrent sur le suicide des jeunes. Les jeunes filles sont retenues comme les plus infectées au VIH dans les pays africains.

Le docteur Karim Diop du Réseau Eva voit les enfants vivant avec le VIH en Afrique en souffrir beaucoup. Ils ne sont pas totalement pris en charge. A l’en croire, peu d’enfants vivent avec le VIH en Europe. Tout de même des enfants identifiés et traités sont suivis au Sénégal et le procédé fait l’objet d’attention particulière. Pour les solutions, la mutualisation, le renforcement et l’échange d’expériences constituent pour lui, une voie de salut. Il a invité les spécialistes à partager leurs expériences sur les cas traités.

Samba Niébé BA

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